Le pape dénonce des "camps de concentration" pour réfugiés, hommage au père Hamel

À la basilique de Rome, où il a rencontré des migrants, le souverain pontife est revenu sur sa visite l'année dernière d'un camp de migrants installé sur l'île grecque de Lesbos.
À la basilique de Rome, où il a rencontré des migrants, le souverain pontife est revenu sur sa visite l'année dernière d'un camp de migrants installé sur l'île grecque de Lesbos. © MAURIZIO BRAMBATTI / POOL / AFP
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avec AFP
Le pape François a prié samedi les gouvernements européens de faire sortir les migrants et les réfugiés retenus des camps de rétention devenus pour beaucoup d'entre eux des "camps de concentration".

Le pape François a dénoncé samedi les "camps de concentration" pour réfugiés, lors d'une cérémonie pour les "martyrs chrétiens" marquée par un hommage au prêtre Jacques Hamel, assassiné en France par des djihadistes en 2016.

S'écartant du texte prévu, le pontife a critiqué "ces camps de réfugiés - dont de nombreux sont des camps de concentration bondés - en raison d'accords internationaux qui semblent plus importants que les droits de l'homme", lors de la cérémonie en la basilique de Saint-Barthélemy sur l'île Tibérine, au cœur de Rome.

Souvenir d'une rencontre dans un camp en Grèce. Il a raconté avec émotion l'histoire d'un musulman, père de trois enfants, rencontré dans un camp de migrants en Grèce, qui lui a confié avoir vu sa femme chrétienne égorgée devant lui. "Il m'a regardé et m'a dit : 'Père, je suis musulman et ma femme était chrétienne. Nous avons été terrorisés dans notre pays... Ils ont vu un crucifix et ils lui ont dit de leur jeter. Comme elle refusait, ils lui ont coupé la gorge devant mes yeux. Nous nous aimions tant'", a raconté le pontife. "Je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé, s'il a réussi à sortir de ce camp de concentration pour aller ailleurs".

Hommage au père Hamel. La cérémonie d'hommage aux "nouveaux martyrs chrétiens" a également été marquée par un hommage de Roselyne Hamel à son frère, le prêtre français de 85 ans égorgé le 26 juillet dans l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray (ouest) par deux djihadistes de 19 ans. L'attentat dans cette église, une première en Europe, a bouleversé la France déjà traumatisée par des attaques sanglantes (238 morts).

"Pour nous, la famille, évidement, la douleur et le vide restent mais c'est un grand réconfort de voir combien de nouvelles rencontres, combien de solidarité et d'amour sont engendrés par le témoignage de Jacques", a-t-elle dit. "Par sa mort il est devenu un frère universel", a-t-elle ajouté, rappelant que son frère avait dit "va t'en Satan" à ses meurtriers. "En effet, tuer au nom de Dieu est toujours satanique. Sa mort est en ligne avec sa vie de prêtre qui a été (...) une vie donnée pour l'Église et pour les gens, notamment pour les plus démunis", a-t-elle dit.