Le Nobel, l'UE et... les Norvégiens

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Charles Carrasco , modifié à
ZOOM - Le pays hôte du Comité a récompensé l'UE alors qu'elle refuse d'en faire partie.

1972 et 1994. Deux dates clés dans l'histoire de la Norvège comme autant de référendums qui se sont soldés par un refus massif des Norvégiens d'intégrer l'Union européenne. Une position qui apparaît paradoxale alors que le pays scandinave, hôte du Comité, vient de décerner à l'UE le prix Nobel de la paix 2012.

Il n'y a aucune ambigüité dans ce choix, a tenu à préciser le Premier ministre norvégien, Jens Stoltenberg, à la tête d'une coalition de gauche."Il est possible de féliciter l'UE pour ce prix de la Paix, de reconnaître son rôle de faiseur de paix et de distinguer cela de la question de la relation de la Norvège avec l'UE", a-t-il assuré, soulignant qu'"une adhésion n'est pas d'actualité".

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Trois Norvégiens sur quatre hostiles à une adhésion

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La nation scandinave, riche en ressources pétrolières, reste pour l'instant globalement eurosceptique. Cette position est d'ailleurs renforcée par la crise actuelle et les cures d'austérité imposées par l'UE. Selon de récents sondages, environ trois Norvégiens sur quatre sont hostiles à une adhésion.

Cette majorité écrasante conduit à écarter carrément le sujet du débat politique, même si les partis de gauche comme de droite sont plus divisés. Les deux principaux, le parti travailliste et le parti conservateur sont, eux, plutôt favorables à l'UE, mais ils ont besoin chacun de l'appui de petites formations eurosceptiques pour pouvoir disposer d'une majorité au Parlement.

Le président du Comité est un europhile

Plus que pour ses choix économiques, le comité Nobel a choisi de décerner ce prix à l'UE pour sa volonté pacifiste. L'Europe est une contribution à "la paix et la réconciliation, la démocratie et les droits de l'homme en Europe", s'est justifié le président du comité. 

>>> A lire : L'Union européenne, Nobel de la paix

L'opinion europhile de son président, Thorbjoern Jagland, également secrétaire général du Conseil de l'Europe, a pesé dans la balance. Ce choix a été aidé par l'absence d'Agot Valle, membre nommée au sein du comité en 2009, eurosceptique, qui est tombé malade, rapporte la correspondante de Libération en Scandinavie.