Le "National Enquirer" a payé pour une info non confirmée sur un enfant caché de Trump

Le "New Yorker" n'a cependant jamais pu établir le fait que Donald Trump était bien le père de l'enfant. Image d'illustration.
Le "New Yorker" n'a cependant jamais pu établir le fait que Donald Trump était bien le père de l'enfant. Image d'illustration. © Olivier Douliery / AFP
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avec AFP , modifié à
L'hebdomadaire américain, dont le patron est proche du président américain, n'a sciemment jamais publié cette info, selon le "New Yorker", qui a révélé l'affaire jeudi. 

L'hebdomadaire à sensations National Enquirer a versé 30.000 dollars à un ancien portier de la Trump Tower qui affirmait que Donald Trump avait eu un enfant caché avec une de ses employées, information jamais confirmée mais publiée jeudi par le New Yorker.

Une info achetée mais pas publiée. Le rédacteur en chef du National Enquirer, Dylan Howard, a reconnu ce versement dans un article publié par Radar Online, un site appartenant au même groupe de presse que l'hebdomadaire, American Media Inc (AMI). Sollicité par l'AFP, AMI a confirmé l'existence de ce versement. Citant plusieurs sources anonymes au sein d'AMI, le New Yorker affirme jeudi qu'après avoir acheté l'exclusivité de l'information, le National Enquirer a sciemment choisi de ne jamais la publier.

Une fille de 29 ans. Une version démentie par AMI qui, dans un communiqué publié jeudi, affirme que le groupe de presse n'a jamais acheté l'exclusivité d'une information dans le but de l'enterrer par la suite. La décision de ne pas publier l'information relative à cet enfant, une fille, qui aurait aujourd'hui 29 ans, a été prise à l'issue d'une enquête ayant démontré qu'elle n'était "pas crédible", a soutenu AMI. L'auteur de l'article du New Yorker, Ronan Farrow, fils de Woody Allen et Mia Farrow, a reconnu ne pas avoir pu établir l'existence d'une liaison ou le fait que Donald Trump était bien le père de l'enfant. Ronan Farrow est l'auteur de l'un des deux articles qui ont fait éclater le scandale Harvey Weinstein, en octobre. 

Un patron de médias proche de Trump. Le New Yorker a affirmé, sur la base de sources anonymes au sein d'AMI, que le groupe de presse pratiquait régulièrement le "catch-and-kill", soit le fait de s'assurer les droits d'un témoignage avec l'intention de ne jamais le publier. Toujours selon le magazine, le PDG d'AMI, David Pecker, en aurait notamment fait bénéficier, à plusieurs reprises, Donald Trump, dont il est proche.

Une playmate et une actrice porno. Mi-février, le New Yorker a évoqué le cas de l'ancienne playmate Karen McDougal, qui dit avoir reçu 150.000 dollars du National Enquirer en août 2016 en échange de son témoignage sur sa liaison supposée avec Donald Trump. Selon le magazine, AMI aurait décidé de ne jamais publier ce récit pour préserver Donald Trump. L'avocat Michael Cohen, l'un des conseils les plus fidèles du président des Etats-Unis, a reconnu avoir versé 130.000 dollars à l'actrice porno Stormy Daniels, alias Stephanie Clifford, pour acheter son silence sur la relation sexuelle qu'elle aurait eu avec Donald Trump. Le président a démenti toute relation avec Karen McDougal et Stephanie Clifford.