Perpétuité pour l'homme qui a tué le vrai "American sniper"

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avec AFP , modifié à
Eddie Ray Rouht, l'homme qui a tué American Sniper, le tireur d'élite le plus célèbre de l'armée américaine actuellement porté à l'écran par Clint Eastwood, a été condamné à la perpétuité pour son geste.

Célébrité posthume et déchéance judiciaire. Célébrité posthume pour Chris Kyle, alias "American sniper", incarné par Bradley Cooper au cinéma dans le film de Clint Eastwood, déchéance carcérale pour Eddie Ray Rouht. Le jeune homme de 27 ans, ancien Marine, a été condamné par le tribunal de Stephenville au Texas après avoir été reconnu coupable de l'assassinat de l'ex-membre des forces spéciales, survenu en février 2013.

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"L'anti-American-sniper". A l'époque, les corps de Chris Kyle et de son ami Chad Littlefield avaient été retrouvés criblés de balles. Ils étaient alors en compagnie d'Eddie Ray Rouht sur un stand de tir de Stephenville, une manière de "soigner les vétérans de guerre" selon la veuve de Chris Kyle. Des soins, Eddie en avait bien besoin. Présenté dans un article du Monde comme "l'anti-American Sniper", le jeune homme est ressorti brisé de son passage dans l'armée américaine.

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Bradley Cooper est Chris Kyle, sniper d'élitepar Europe1fr

Traumatisé par son passage à l'armée. En 2006, lorsqu'il s'engage dans les Marines, il est chargé de l'entretien des armes et garde parfois les prisonniers. Il assiste aux mauvais traitements infligés aux détenus, appelle son père et lui demande un jour : "Qu'est-ce que tu dirais si je tuais un enfant ?". Quatre ans plus tard, nouveau traumatisme : il est envoyé en Haïti pour une mission humanitaire, après le tremblement de terre. Une expérience encore plus marquante, il nettoie les plages jonchées de cadavres à la pelleteuse : "Je n'ai pas été formé pour récupérer des corps de bébés sur la plage", se plaint-il alors à sa mère.  

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L'irresponsabilité pas reconnue lors du procès. Brisé par ces expériences, il ne remontera jamais la pente. Son retour à la vie civile s'apparente à une lente déchéance, faite d'emplois précaires, de marijuana, de confusion mentale et d'hospitalisation en psychiatrie. Ses avocats et sa famille ont bien plaidé l'irresponsabilité morale devant la cour, affirmant qu'Eddie Ray Rouht souffrait de "psychose". Rien n'y a fait. La cour l'a condamné.