Le Maroc ouvre une enquête dans l'affaire Ferry

Une association marocaine a proté plainte contre X à Paris, et le gouvernement marocain a ordonné une enquête sur les propos de Luc Ferry.
Une association marocaine a proté plainte contre X à Paris, et le gouvernement marocain a ordonné une enquête sur les propos de Luc Ferry. © Maxppp
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avec Frédéric Coconnier , modifié à
Le Maroc exige une enquête après les accusations du philosophe sur un ex-ministre pédophile.

Les propos de Luc Ferry ont créé des remous de l’autre côté de la Méditerranée. Le 30 mai dernier, le philosophe avait évoqué sur Canal + le cas d’un ancien ministre français qui avait été arrêté au Maroc au cours d’une partie fine avec des jeunes garçon, puis relâché sans poursuite. Un peu plus d’une semaine plus tard, l’ONG marocaine "Touche pas à mon enfant" a porté plainte contre X mercredi à Paris. Et le gouvernement de Rabat a ordonné une enquête.

"Il n’y aura aucune tolérance"

"Notre pays n'a aucune forme de complaisance à l'égard de ce que l'on pourrait appeler le tourisme sexuel. Les propos de Luc Ferry ont provoqué une vive émotion dans notre pays. Il est donc normal que le gouvernement ouvre une enquête. La justice va faire son travail", a assuré, jeudi matin sur Europe 1, Nouzha Skalli, la ministre marocaine du Développement social, de la Famille et de la solidarité. "Nous attendons les résultats de l'enquête et il n'y aura aucune tolérance à ce niveau", a ajouté la ministre.

"Il faut que la vérité éclate dans cette affaire. Luc Ferry en a trop dit ou pas assez. Pour l'instant, il en a plutôt pas dit assez", a justifié de son côté Me Jean Chevais, l'avocat parisien de "Touche pas à mon enfant", lors d'une conférence de presse, avant de s’adresser directement à l’ex-ministre de l’Education. "Je pense que vous en savez beaucoup plus que vous ne le dites et que vous n'avez pas lancé cette accusation à la légère. Il faut dire la vérité et toute la vérité", a-t-il lancé.

"C'est comme s'il parlait d'un jeu de cartes entre adultes"

"Ce n'est pas normal de donner cette information sans dire qui est la personne concernée", a renchéri Najat El Boukari Anwar, présidente de "Touche pas à mon enfant". "Il a évoqué (ces faits) de façon très normale. C'est comme s'il parlait d'un jeu de cartes entre adultes", a-t-elle déploré.

L'association "Touche pas à mon enfant" avait déjà déposé vendredi à Marrakech, au sud du Maroc, une plainte contre X dans la même affaire. Une seconde association marocaine, "Touche pas à mes enfants", a également déposé plainte au Maroc pour que Luc Ferry soit entendu en tant que témoin.

La plainte déposée mercredi à Paris devrait être jointe à l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris le 1er juin sur la même affaire. Luc Ferry a été brièvement auditionné par la brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire (PJ) parisienne vendredi. Selon des sources proches de l'enquête, il a répété ce qu'il avait dit à la télévision, sans être plus précis.