Le Mali devra choisir entre "IBK" et Cissé

Ibrahim Boubacar Keïta, 68 ans, présent au second tour de l'élection présidentielle au Mali prévu le 11 août face à Soumaïla Cissé , est un cacique de la vie politique malienne, à la réputation d'homme à poigne se réclamant de la gauche.
Ibrahim Boubacar Keïta, 68 ans, présent au second tour de l'élection présidentielle au Mali prévu le 11 août face à Soumaïla Cissé , est un cacique de la vie politique malienne, à la réputation d'homme à poigne se réclamant de la gauche. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé en tête du premier tour avec 39,2% des voix. Soumaïla Cissé est le challenger du deuxième tour.

L’INFO. Depuis le premier tour de la présidentielle dimanche, la confusion règne à Bamako au sein des états majors politiques. Finalement, le second tour de la présidentielle au Mali opposera bien le favori, Ibrahim Boubacar Keïta, 68 ans, arrivé largement en tête du premier tour du 28 juillet avec 39,2% des voix, face à Soumaïla Cissé, 63 ans, économiste qui a obtenu 19,4%, selon les résultats officiels publiés vendredi. Le second tour doit avoir lieu le 11 août.

Une participation exceptionnelle. Sur 6.829.696 inscrits, le nombre de votants a été de 3.520.242 (dont 403.532 bulletins nuls), soit un taux de participation de 51,5%. Un chiffre exceptionnel pour le Mali où la participation à ce type de scrutin n'avait jamais dépassé 38%.

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Le camp Cissé dénonce des bourrages d’urnes. Avant ces résultats officiels, des "tendances" portant sur un tiers des bulletins données le 30 juillet par le colonel Coulibaly faisaient état d'une "large avance" à l'ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta, surnommé "IBK", face à son principal rival Soumaïla Cissé, ex-ministre des Finances et farouche opposant putsch du 22 mars 2012. "Si ces écarts sont confirmés, il n'y aura pas de deuxième tour", avait affirmé le colonel Coulibaly, ce qui avait provoqué l'indignation du camp de Soumaïla Cissé. Son parti, l'Union pour la République et la démocratie (URD), avait de son côté dénoncé mercredi "un bourrage d'urnes" et affirmé qu'un second tour était "sûr à 100%" entre les deux candidats favoris. Il avait réclamé la démission du colonel Coulibaly, accusé d'avoir outrepassé son rôle.

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Une victoire d’IBK qui n’est pas acquise. L'annonce d'un second tour devrait apaiser et rassurer les partisans de Soumaïla Cissé car en dépit d’un retard de vingt points, une victoire au second tour d'Ibrahim Boubacar Keïta, est loin d'être acquise. La logique voudrait que les voix de deux autres candidats, Dramane Dembélé et Modibo Sidibé, soit 14,5%, se reportent sur Soumaïla Cissé. Ce dernier est comme eux membre du Front pour la démocratie et la République (FDR), coalition de partis et de mouvements de la société civile créée en réaction au coup d'Etat du 22 mars 2012 qui avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes djihadistes. Mais tout dépendra également des consignes de vote des autres candidats (24 au total) au premier tour qui représentent au total plus du quart des votants.