Rob Ford, le maire de Toronto, atteint d'un cancer

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avec AFP , modifié à
DESCENTE AUX ENFERS - Le fantasque maire de Toronto connu pour son addiction aux drogues et à l’alcool, souffre d’un cancer.

Grandeur et décadence. C’est l’histoire d’une chute que rien ne semble pouvoir arrêter. L’histoire d’un homme à l’image écornée par des scandales de drogue, qui doit désormais affronter la maladie. Rob Ford est atteint d’un cancer, et troque les cures de désintoxication pour la chimiothérapie. Mais la grandeur précède toujours la décadence. Avant de connaître cet inexorable déclin, le maire de Toronto avait gravi un à un les échelons du pouvoir. Conseiller municipal dans les années 2000, Rob Ford s’était ensuite installé à la mairie de Toronto, en 2010, en se présentant comme le défenseur des contribuables et le champion des conservateurs.

Crack, alcool, et comportement étrange. Conservateur, Rob Ford l’est indéniablement dans sa politique fiscale de réduction drastique des dépenses de la ville. Mais un peu moins en matière de mœurs, puisque ce proche du Premier ministre canadien Stephen Harper cumule les addictions : crack et alcool rythment sa vie autant qu’ils pourrissent ses prises de parole publiques. Au cours de son mandat, il se fait remarquer à plusieurs reprises pour son comportement étrange. Quand la police de Toronto saisit une vidéo montrant l’édile en train de fumer du crack, Rob Ford est forcé de révéler au public ses addictions. Mais aussi de dévoiler une face plus sombre de sa personnalité.

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Il devient la risée des médiasReclus en centre de désintoxication, objet de la risée des médias et des émissions télé, il refuse pourtant de démissionner. Depuis sa clinique, il avait appris, impuissant, que le conseil municipal le privait de ses pouvoirs exécutifs. Ainsi dépossédé, Rob Ford s’est battu pour revenir, a repris son poste, imperturbable malgré les vidéos qui circulaient sur le Net, le montrant, une pipe à crack à la main, titubant. Mieux encore, le battage médiatique qui a accompagné son retour le 30 juin dernier semblait lui profiter, à tel point qu’il figurait parmi les favoris à sa propre succession.  

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Une nouvelle bataille, "le combat de sa vie". Mais une autre bataille s’est substituée au combat politique. Rob Ford doit désormais faire face à un nouvel adversaire, plus redoutable encore. Un cancer, d’une forme rare, qui nécessite des séances de chimiothérapie. Son médecin à l’hôpital du Sinaï à Toronto se dit "optimiste" quant à l’issue du traitement, qui devra s’attaquer à une tumeur déjà bien développée. Douze centimètres sur douze dans l’abdomen, elle est "très agressive" et date de moins de trois ans (Rob Ford avait passé un scanner en 2011 n’avait rien donné). La maladie qui le ronge a finalement poussé l’actuel maire de Toronto à abandonner l’idée de se représenter vendredi dernier. Pour livrer ce qu’il appelle "le combat de sa vie" contre le cancer.