Le maire de Bruxelles regrette la remise en liberté de Fayçal Cheffou

Fayçal Cheffou
Fayçal Cheffou © Youtube / AFP
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Pour Yvan Mayeur, "La frontière est ténue entre un radical agité et un radical recruteur, et probablement que le magistrat n'a pas voulu franchir la frontière".

Le maire de Bruxelles, Yvan Mayeur, a regretté mardi la remise en liberté par la justice belge de Fayçal Cheffou, qu'il considère comme un agitateur et possible recruteur de jihadistes, même s'il a été mis hors de cause dans les attentats de Bruxelles.

Encore inculpé pour "assassinats terroristes". "La frontière est ténue entre un radical agité et un radical recruteur, et probablement que le magistrat n'a pas voulu franchir la frontière", a déclaré Yvan Mayeur à France Inter. Fayçal Cheffou, 30 ans, soupçonné à tort d'être "l'homme au chapeau" de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem, a été remis en liberté lundi, sans conditions. Il reste inculpé dans ce dossier, notamment pour "assassinats terroristes", le temps que la procédure suive son cours.

Il "est venu agiter les réfugiés". Cet homme de 30 ans, qui se présente comme journaliste indépendant, avait attiré l'attention avec une vidéo militante mi-2014. En 2015, il avait été soupçonné par les autorités locales de tenter de recruter des candidats au jihad dans un parc de Bruxelles où s'étaient installés de nombreux réfugiés. "Ce personnage est venu agiter les réfugiés, s'est battu avec les représentants des ONG, Médecins du Monde, Samu social, la plateforme citoyenne qui était sur place, et à plusieurs reprises, j'ai demandé qu'on intervienne", a ajouté le bourgmestre.

"Laisser aller" de certains élus. "J'ai sollicité un magistrat qui a refusé d'intervenir, et j'ai dû prendre, ce qui est exceptionnel, un arrêté d'interdiction de lieu". Le maire de Bruxelles a signalé par ailleurs un "laisser aller" de certains élus ou autorités belges, vis-à-vis d'atteintes aux règles démocratiques.  "Il y a eu un estompement de la norme démocratique. On a laissé filer des atteintes, par exemple des inégalités entre les garçons et les filles, entre les hommes et les femmes. C'est totalement inadmissible", a-t-il dit. "Il y a des règles de vie commune, ces règles ne peuvent souffrir la moindre exception. Et ceux qui, peut-être par confort ou par calcul politique, ont laissé faire ces choses-là, se sont lourdement trompés. Il y a eu du laisser-aller à certains endroits".