Le Gabon sous tension après l'élection de Bongo

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Port-Gentil, la capitale économique, est sous couvre-feu après les incidents qui ont suivi les résultats. La France appelle au calme.

La France appelle au calme après les incidents qui ont suivi l’annonce officielle de l’élection d’Ali Bongo à la présidence gabonaise. "S'il doit y avoir des contestations, il faut que ça se fasse devant les institutions qui sont prévues pour ça", a déclaré le secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet. "Les dispositions sont en place pour que la sécurité des Français soit assurée. On a pris des mesures de confinement, il est recommandé aux Français de rester chez eux", a-t-il ajouté.

Pour autant, d'après des sources compétentes, aucune menace sérieuse ne vise pour l'instant les 10.000 Français qui vivent au Gabon, explique Marc Messier, l'envoyé spécial d'Europe 1 au Gabon :

 

Les autorités gabonaises ont imposé le couvre-feu jusqu'à vendredi soir à Port-Gentil, au sud-ouest de Libreville. Dans la capitale économique du pays, fief de l'opposition à Ali Bongo, des centaines d'opposants ont attaqué la prison et libéré des prisonniers. Trois personnes ont été blessées. Le Consulat de France a même été incendié. Ce qui a provoqué la mobilisation d'éléments de l'armée française. Des installations du groupe pétrolier français Total ont été prises pour cibles par des manifestants, a également déclaré Bernard Kouchner.

A Libreville, la capitale, des voitures ont été incendiées dans des quartiers populaires et des jeunes tenaient des discours hostiles à Ali Bongo et à la France, accusée d'avoir "imposé" le fils de l'ancien président aux Gabonais. "Les Blancs, on va les tuer!", "On en a marre de ces Français, il faut les chasser, les tuer!", menaçaient-ils. Dans la soirée, les rues désertées étaient quadrillées par l'armée, et quelques jeunes auraient été interpellés, selon la télévision publique.

Le Conseil des ministres réuni dans la journée a invité les Gabonais "à accepter le verdict des urnes". L'ex-ministre de l'Intérieur André Mba Obame, arrivé deuxième à l'élection a dit ne pas reconnaître les résultats et affirme qu'il "a gagné". André Mba Obame, qui parle de "coup d'Etat électoral, n'aurait pas l'intention prochaine de déposer de recours. Il préfère attendre la fin de la mission de la Commission électorale.

> Ali Bongo doit maintenant se faire un prénom

> Dès la fermeture des bureaux, les trois principaux candidats ont revendiqué la victoire