Le directeur adjoint de la banque du Vatican limogé

La banque a été gangrenée dans le passé par les scandales et accusée d'avoir été utilisée par la mafia.
La banque a été gangrenée dans le passé par les scandales et accusée d'avoir été utilisée par la mafia. © GABRIEL BOUYS / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon plusieurs médias, Giulio Mattietti a été convoqué lundi après-midi par le président de la banque et congédié dans la foulée. 

Le Vatican sous tension. Le directeur adjoint de l'Institut pour les oeuvres de la religion (IOR), la banque du Vatican, a été limogé, a indiqué jeudi le Saint-Siège où les efforts de réforme financière provoquent des frictions. Le Vatican "confirme que Giulio Mattietti, adjoint au directeur général de l'OIR, a cessé ses fonctions lundi 27 novembre", a annoncé sans plus d'explications Paloma Garcia Ovejero, une porte-parole du Saint-Siège.

Selon plusieurs médias, Giulio Mattietti a été convoqué lundi après-midi par le président de la banque, l'expert français Jean-Baptiste de Franssu, et congédié dans la foulée. Diplômé en physique, Giulio Mattietti a travaillé chez Microsoft et IBM puis a rejoint l'IOR en 1997, où il a fait carrière dans les services informatiques avant d'être nommé en 2015 adjoint au directeur général Gian Franco Mammi.

15.000 clients. L'IOR compte environ 15.000 clients, essentiellement des religieux, des congrégations et des employés du Vatican, et gère environ 5,7 milliards d'euros. La banque a été gangrenée dans le passé par les scandales et accusée d'avoir été utilisée par la mafia, mais un grand nettoyage lancé par Benoît XVI et poursuivi par François a conduit à la fermeture de près de 5.000 comptes.

Quelques mois après une démission. Le départ de Giulio Mattietti intervient quelques mois après la démission de l'ancien contrôleur des finances du Vatican, Libero Milone. Parti discrètement en juin, ce dernier était passé à l'attaque en septembre, assurant avoir été poussé dehors par des prélats opposés aux efforts pour moderniser et contrôler le séculaire système économique du Vatican. Fait plutôt inhabituel, le service de presse du petit Etat avait aussitôt réagi en affirmant que Libero Milone, qui avait démissionné en juin sans donner d'explication, avait été évincé parce qu'il avait espionné la vie privée de hauts responsables du Saint-Siège. La réforme économique et financière du Vatican a subi un autre coup dur en juin avec le "congé" de son chef d'orchestre, le cardinal australien George Pell, inculpé d'agressions sexuelles dans son pays.