Le difficile retour des expatriés au Japon

De nombreux français ont rejoint la France après la catastrophe japonaise du 11 mars dernier.
De nombreux français ont rejoint la France après la catastrophe japonaise du 11 mars dernier. © Reuters, Jacky Naegelen
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avec Damien Gourlet , modifié à
REPORTAGE - Les Français qui ont fui le pays après le séisme et le tsunami font face aux critiques.

Nombreux sont les Français travaillant au Japon qui ont quitté l’archipel dans les jours qui ont suivi la catastrophe du 11 mars dernier. Le retour sur place s’avère souvent délicat.

C’est le cas de Thibault, consultant dans la mode, dont le patron lui avait ainsi conseillé de rentrer en France pour se mettre à l’abri des secousses et des radiations. Parfaitement bilingue, il était très bien intégré dans son entreprise. Mais il sait désormais qu’il va devoir regagner la confiance de ses collègues après son retour au Japon le 25 mars dernier.

"De France, je savais déjà qu’on se moquait des étrangers qui avait quitté le pays", confie-t-il au micro d’Europe 1. "Les Japonais pensent que ça n’était pas très courageux de notre part", ajoute-t-il.

"L’ironie un peu voilée" des Japonais

Les Japonais n’exposent pas leurs griefs ouvertement aux expatriés. "C’est fait de manière beaucoup plus subtile, relève Thibault. « On nous dit : alors, ça s’est bien passé en France", explique-t-il soulignant "l’ironie un peu voilée" de ses collègues nippons.

L’histoire d’un réceptionniste français qui avait demandé à quitter le pays au moment du séisme illustre également ces difficultés. Il s’était vu opposer un refus de la part de sa direction. S’il partait, il perdait son poste. Alors il est resté. Mais depuis, tous ces collègues le regardent de travers.