Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira mercredi sur les tirs nord-coréens

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Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira mercredi pour débattre autour des nouveaux essais balistiques nord-coréens © DEVRA BERKOWITZ / UNITED NATIONS / AFP
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avec AFP
L'ONU a déjà imposé six volées de sanctions pour interdire tout programme nucléaire ou balistique à la Corée du Nord, ce qui n'a pas persuadé Pyongyang d'abandonner ses ambitions militaires.

La Corée du Nord a tiré lundi une salve de missiles balistiques en direction du Japon, forçant Tokyo et Washington à demander une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU, qui se réunira mercredi.

Des tirs condamnés par l'ONU. Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a condamné ces tirs, qui étaient selon Pyongyang un exercice visant dans l'avenir à pouvoir frapper les bases militaires américaines au Japon. Ils "violent les résolutions du Conseil de sécurité et sapent gravement la paix et la stabilité régionale", a affirmé le chef de l'ONU, cité dans un communiqué par son porte-parole adjoint Farhan Haq.

"Le monde n'autoriserait pas la Corée du Nord à continuer sur son chemin destructeur". L'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley a affirmé de son côté que "le monde n'autoriserait pas la Corée du Nord à continuer sur son chemin destructeur". "Les États-Unis et leurs alliés sont résolus à stopper cette menace à la sécurité internationale", a-t-elle estimé. Selon KCNA, l'agence officielle de presse nord-coréenne, ces tirs de missiles lundi avaient pour objectif de s'entraîner à "frapper les bases des forces impérialistes américaines au Japon, le cas échéant".

Une nouvelle provocation. Les tirs sont survenus au moment où Séoul et Washington procèdent à des exercices militaires conjoints. Ces exercices ne manquent jamais de provoquer la colère du régime nord-coréen doté de l'arme nucléaire. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré que trois missiles étaient tombés en mer dans la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, qui s'étend jusqu'à 200 milles nautiques (370 kilomètres) de ses côtes. Si le Nord multiplie les tirs de missiles, c'est seulement la deuxième fois que ses engins s'abîment dans la ZEE japonaise.

Une "menace immédiate et réelle". À Séoul, le président par intérim Hwang Kyo-Ahn a souligné que les provocations nord-coréennes représentaient "une menace immédiate et réelle". "Considérant la brutalité et l'imprudence témoignées par les dirigeants de la Corée du Nord avec le meurtre de Kim Jong-Nam, les conséquences de la détention de l'arme nucléaire par le Nord seront épouvantables et inimaginables", a dit Hwang Kyo-Ahn. 

Une coopération américano-coréenne. Hwang Kyo-Ahn a appelé au déploiement "rapide" du bouclier antimissile américain THAAD, projet annoncé l'année dernière par Séoul et Washington et qui suscite la colère de Pékin. Le nouveau secrétaire d'État américain Rex Tillerson doit se rendre prochainement au Japon, en Chine et en Corée du Sud. Les résolutions de l'ONU interdisent au Nord tout programme nucléaire ou balistique. Mais six volées de sanctions n'ont pas persuadé Pyongyang d'abandonner ses ambitions militaires.

Des exercices militaires vus comme des provocations. La Corée du Sud et les États-Unis ont lancé mercredi dernier leurs manoeuvres militaires conjointes annuelles, perçues par Pyongyang comme la répétition générale d'une invasion de son territoire. À peine l'exercice Foal Eagle était-il sur les rails que l'armée nord-coréenne avait menacé les forces ennemies de "contre-mesures nucléaires sans merci"

L'année dernière, le Nord avait tiré sept missiles en signe de protestation contre ces exercices. La Chine, principal allié et protecteur diplomatique de Pyongyang, a déclaré rester opposé aux tirs de missiles, mais s'est également dit préoccupé par les exercices militaires conjoints, appelant les parties "à la retenue".