Le chef des Farc a été tué

Alfonso Cano était considéré comme l'idéologue des Farc.
Alfonso Cano était considéré comme l'idéologue des Farc. © REUTERS
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avec agences
La mort d’Alfonso Cano, l’homme le plus recherché de Colombie, a été confirmée vendredi.

Il était l’intellectuel qui dirigeait les Farc. Alfonso Cano, 63 ans, a été tué vendredi dans des combats avec l’armée, dans le sud du pays. Considéré comme l’idéologue des Forces armées révolutionnaires de Colombie, il est le troisième haut responsable de la guérilla à être tué depuis 2008. Cette mort est un nouveau coup dur pour le mouvement, qui a été contraint de se replier depuis 2010 dans ses fiefs traditionnels.

Alfonso Cano était chef des Farc depuis 2008, après la mort du fondateur des Farc, Manuel Marulanda. Son arrivée à la tête de l’organisation avait suscité des espoirs de paix : il était en effet considéré comme plus politique et plus modéré que son prédécesseur, appelant au dialogue avec le président colombien Juan Manuel Santos. En janvier 2011, il avait estimé que la reconnaissance par l’ensemble des partis politiques de leur responsabilité dans le conflit pourrait entraîner un "processus de réconciliation".

Réorganisation militaire

Mais en parallèle, Alfonso Cano avait également mené la réorganisation militaire du mouvement. Les guérilleros ont ainsi été regroupés en unités plus petites et plus mobiles, réduisant au maximum les communications.

Le mouvement s’est considérablement affaibli ces dernières années, passant de 17.000 combattants au début des années 2000 à 8.000 en 2010, selon des chiffres officiels. D’après un spécialiste du conflit, "la guérilla aura beaucoup de mal à combler le vide" créé par la mort d’Alfonso Cano. Ce décès "va avoir un impact symbolique sur les Farc, mais surtout un impact sur ses structures, qui s’étaient réorganisées après la mort" de Manuel Marulanda, estime pour sa part un politologue.

Pour le président colombien Juan Manuel Santos, qui a confirmé la nouvelle à la télévision dans la nuit de vendredi à samedi, pas de doute : il s’agit du "coup le plus sévère [porté] à cette organisation de toute son histoire".