Le chef de la diplomatie française se rend au mur entre Israël et Cisjordanie

Jean-Yves Le Drian, Jérusalem crédit : AHMAD GHARABLI / AFP - 1280
Jean-Yves Le Drian a pris lundi la mesure du mur qui coupe en deux Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville. © AHMAD GHARABLI / AFP
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avec AFP , modifié à
Jean-Yves Le Drian s'est rendu lundi sur une colline surplombant la ville de Jérusalem pour se rendre compte de la fracture entre les deux parties de la ville. 

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, en visite en Israël, s'est rendu lundi sur une colline surplombant le mur de séparation entre Jérusalem et la Cisjordanie occupée pour appréhender la réalité du terrain.

Mieux comprendre la division de Jérusalem. Accompagné de Daniel Seidemann, directeur de l'ONG israélienne Terrestrial Jerusalem, qui milite pour la paix avec les Palestiniens, le chef de la diplomatie française s'est fait expliquer depuis les hauteurs de Jérusalem comment la barrière coupait en deux Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.

Des dizaines de milliers de résidents palestiniens relèvent administrativement de Jérusalem, y paient des impôts, mais se sont retrouvés coupés de la ville par la construction du mur débutée en 2002, et ne bénéficient pas des services municipaux, a-t-on expliqué au ministre.

"Barrière de sécurité" ou "mur de l'apartheid". Israël a commencé à construire, en pleine Intifada (le soulèvement palestinien), ce qu'il appelle la "barrière de sécurité" censée le protéger des attaques venues de Cisjordanie et devant atteindre à terme 712 km de long.

Pour les Palestiniens, cette barrière constituée de barbelés, fossés, clôtures électroniques et murs de béton atteignant jusqu'à neuf mètres de haut est le "mur de l'apartheid", l'un des symboles les plus honnis de l'occupation. Achevée aux deux tiers, elle empoisonne la vie des Palestiniens et est accusée d'établir de fait de nouvelles frontières. Son tracé se trouve à 85% en Cisjordanie, isolant 9,4% du territoire palestinien, selon l'ONU. Jean-Yves Le Drian a aussi pu observer depuis un autre point de vue un village palestinien et à l'arrière-plan Maalé Adoumim, troisième plus grande colonie israélienne de Cisjordanie avec plus de 40.000 habitants.

Un passage par le mémorial de Yad Vashem. Le ministre avait commencé sa visite de façon plus protocolaire au mémorial de Yad Vashem, dédié aux six millions de juifs victimes de la Shoah, où il a ravivé la flamme éternelle dans la crypte du souvenir. "Je ne sors pas indemne de cette traversée des ténèbres", a-t-il écrit dans le livre d'or après avoir parcouru les salles racontant la persécution des juifs à travers l'Europe, de l'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933 à l'effondrement du nazisme en 1945.

Une rencontre avec Netanyahou puis Abbas. Le ministre doit rencontrer lundi après-midi le Premier ministre Benjamin Netanyahu, également chef de la diplomatie israélienne, pour faire le point sur les tensions régionales, liées notamment au programme balistique et à l'influence croissante de l'Iran dans la région et particulièrement en Syrie, voisine d'Israël. Il se rendra ensuite à Ramallah pour des entretiens avec le président palestinien Mahmoud Abbas et son homologue des Affaires étrangères Riyad al-Malki.