Irak : la France n'interviendra pas, mais pourrait fournir des armes

Laurent Fabius avec le ministre irakien des Affaires étrangères Nizar al-Khairallah.
Laurent Fabius avec le ministre irakien des Affaires étrangères Nizar al-Khairallah. © Reuters
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avec agences , modifié à
TENSIONS - Le chef de la diplomatie française, arrivé en Irak dimanche, demandera également à l'Union européenne la mise en place d'un "pont de solidarité".

Laurent Fabius est arrivé dimanche à Bagdad. Le chef de la diplomatie française a appelé à l'unité pour "mener la bataille contre le terrorisme". "Il faut que tous les Irakiens se sentent représentés et puissent ensemble mener la bataille contre le terrorisme", a déclaré le ministre des Affaires étrangères après une brève rencontre avec le ministre irakien des Affaires étrangères par intérim, Nizar al-Khairallah, alors que l'Irak, qui fait face depuis deux mois à une offensive jihadiste, n'a toujours pas de gouvernement.

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Des armes pour les Kurdes ? Laurent Fabius a, plus tard, évoqué la possibilité de fourniture d'armes aux forces kurdes irakiennes en lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique. "C'est vrai que les Kurdes et d'une façon générale les Irakiens m'ont dit à quel point le califat islamique, ce que j'appelle le califat de la haine, a pris des armes très sophistiquées prélevées sur l'armée irakienne", a déclaré le ministre sur France 2. A la question de savoir si des livraisons d'armes étaient envisageables, Laurent Fabius a répondu : "Il faudra d'une manière ou d'une autre qu'ils puissent être livrés d'une façon sûre en matériel qui leur permette de se défendre et de contre-attaquer." "Nous verrons ça dans les jours qui viennent en liaison avec les Européens", a-t-il ajouté, après avoir exclu une intervention militaire française sur le terrain.

Lors d'une conférence de presse commune, le président du gouvernement régional du Kurdistan irakien (GRK), Massoud Barzani, a également appelé la communauté internationale à fournir des armes aux Kurdes pour les aider à repousser la menace islamiste.

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Soutien diplomatique. A Bagdad, Laurent Fabius entend exprimer "la solidarité de la France aux populations frappées par la barbarie terroriste", a indiqué le Quai d'Orsay dans un communiqué. Le chef de la diplomatie française a précisé sur son compte Twitter qu'il allait également superviser la livraison à Erbil d'une aide humanitaire française pour répondre aux besoins des déplacés.

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Un pont de solidarité européen ? La France a annoncé samedi qu'elle procédait à des livraisons d'équipement de premier secours aux populations irakiennes menacées par la progression des djihadistes de l'Etat islamique. Laurent Fabius a indiqué dimanche qu'il demanderait à l'Union européenne la mise en place d'un "pont de solidarité" pour venir en aide aux réfugiés qui ont fui l'avancée des djihadistes de l'Etat islamique. "Je vais lancer, à partir de lundi, le projet d'un pont européen de solidarité. Si l'ensemble des 27 pays se mettent d'accord pour pratiquer un pont européen de solidarité sur toute une série de biens qui sont nécessaires, je pense que ce sera très apprécié", a-t-il dit.