Laurent Fabius espionné par Berlin, selon un média allemand

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N.M. avec AFP
Mercredi, une radio allemande a fait de nouvelles révélations sur l'espionnage pratiqué par les services de Berlin.

Les services secrets allemands ont espionné le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, a affirmé mercredi la radio publique allemande Berlin-Brandebourg (rbb), qui apporte de nouveaux détails dans l'affaire d'espionnage qui embarrasse depuis plusieurs mois la chancellerie allemande.

Fabius, l'Unicef, le FBI, l'OMS... "Laurent Fabius a été mis sur écoute par le BND", les services de renseignement extérieurs allemands, souligne la radio sans préciser ses sources. Elle cite également parmi les cibles des écoutes allemandes la Cour internationale de justice de la Haye, l'Unicef, l'organisation mondiale de la santé (OMS), le FBI, la radio financée par les Etats-Unis Voice of America ou encore "de nombreuses d'entreprises européennes et américaines, dont l'entreprise d'armement Lockheed aux Etats-Unis". La radio berlinoise évoque une liste de 900 pages de "sélecteurs" (numéros de téléphone, emails, adresses IP) utilisés par le BND et à laquelle ont eu accès des députés allemands membres de la commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les opérations de surveillance.

Berlin tempère. Martin Schaefer, porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, a indiqué lors d'un point presse régulier à Berlin mercredi qu'il "ne croyait pas" que ces révélations puissent porter un coup à la relation entre Laurent Fabius et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier. Les deux ministres, qui doivent se rencontrer vendredi à Paris "se salueront très amicalement et aborderont ensemble, comme toujours, les défis" du moment tels que la Syrie ou l'Ukraine, a-t-il précisé.

Révélations en cascade. D'autres médias allemands avaient déjà révélé ces derniers mois que les services de renseignement extérieurs allemands avaient espionné des pays alliés pour le compte de son équivalent aux Etats-Unis, la NSA, ainsi que pour son propre compte. Le BND avait notamment été accusé d'avoir écouté pour le compte de l'agence de renseignement américaine NSA des responsables du ministère français des Affaires étrangères, de la présidence française et de la Commission européenne.