L'armée canadienne enquête sur un mystérieux bruit dans l'Arctique

Le bruit "provient du fond de la mer" et éloigne les animaux, selon les Inuits.
Le bruit "provient du fond de la mer" et éloigne les animaux, selon les Inuits. © AFP
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avec AFP , modifié à
Depuis que des Inuits ont entendu en octobre un étrange "bip" à plusieurs reprises, les spéculations vont bon train. 

Une patrouille militaire et des spécialistes de l'acoustique vont être dépêchés dans l'Arctique pour enquêter sur un bruit mystérieux entendu cet automne par des Inuits et dont l'origine reste inexpliquée. Mammifères marins ? Sous-marin étranger ? Hallucination collective ? Depuis que des Inuits du village d'Igloolik ont entendu en octobre un étrange "bip" à plusieurs reprises au large du détroit de Fury et Hecla, à environ 2.700 km au nord de Montréal, les spéculations vont bon train.

Un bruit qui éloigne les animaux. Situé entre le Passage du Nord-Ouest et le nord de la Baie d'Hudson, ce détroit peu profond est d'ordinaire très fréquenté par les narvals, les baleines boréales, les phoques annelés et les phoques barbus. Mais, depuis l'été dernier, la vie animale a disparu, selon les chasseurs inuits. "Il n'y avait plus aucun animal", avait affirmé à l'époque Paul Quassa, élu local de cette région, à l'assemblée législative du Nunavut, territoire autonome inuit, attribuant cette absence à ce "bip".

Quelle qu'en soit l'origine, ce bruit "provient du fond de la mer" et éloigne les animaux, avait-il ajouté, après s'être rendu sur place avec les chasseurs l'ayant entendu. L'armée a été appelée en renfort et a dépêché en novembre un avion de patrouille Aurora, équipé d'une batterie de radars. Après 1h30 de survol, "aucune anomalie acoustique" ni "aucune présence à la surface de l'eau ou sous-marine" n'ont été constatées, a résumé jeudi à l'AFP Josée Bilodeau, major de la Force opérationnelle interarmées Nord.

L'enquête officiellement classée. En revanche, l'équipage de l'appareil a observé deux bancs de baleines et six narvals, a-t-elle remarqué. À la suite de cette patrouille, l'enquête a été officiellement classée mais, "afin de répondre aux inquiétudes de la population locale", deux soldats spécialistes de l'acoustique vont être dépêchés sur place entre le 25 janvier et le 2 février. Ils vont se joindre à une patrouille de Rangers - un corps de l'armée canadienne formé de réservistes inuits - qui devait déjà inspecter la zone.