L'ambassadeur russe tué par balle à Ankara

Andreï Karlov avait 62 ans, il était en poste en Turquie depuis 2013.
Andreï Karlov avait 62 ans, il était en poste en Turquie depuis 2013. © AFP
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avec agences , modifié à
Andreï Karlov a été tué par balle lundi à Ankara lors de l'inauguration d'une galerie d'art. Moscou dénonce un "acte terroriste".

L'ambassadeur de Russie en Turquie a été tué par balle lundi à Ankara, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères. Andreï Karlov prononçait un discours lors de l'inauguration d'une galerie d'art, lorsqu'un assaillant a ouvert le feu. D'après les premiers éléments fournis par les témoins sur place, l'homme aurait crié "Alep", mais aussi "vengeance" au moment de l'attaque. Selon le maire d'Ankara, le tueur présumé est un policier.

 

>> Les infos à retenir

  • L'ambassadeur russe en Turquie a été tué par balle, lundi
  • L'assaillant aurait crié "Alep" et "Vengeance" avant d'être neutralisé
  • Moscou dénonce un "acte terroriste" 

Que s'est-il passé ? Lundi, en fin d'après-midi, l'ambassadeur russe en Turquie prononçait un discours lors de l'inauguration d'une galerie d'art, lorsque des tirs ont retenti. Dans des vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux, lundi, on peut voir l'ambassadeur russe, derrière un pupitre prononcer son discours avant d'être soudainement touché par balle puis de s'effondrer. On voit ensuite l'assaillant, vêtu d'un costume noir, l'arme au poing, le doigt dressé en l'air. Tout le monde est couché au sol. L'ambassadeur est mort sur place malgré les premiers soins dispensés.

D'après les premiers éléments fournis par les témoins sur place, l'assaillant aurait crié "Alep", mais aussi "vengeance" au moment de faire feu. Il aurait également revendiqué son acte, criant notamment des slogans islamistes en arabe avant d'être neutralisé, sans que l'on sache s'il est mort ou vivant.

L'ambassadeur russe a succombé à ses blessures avant même d'être transporté à l'hôpital. Trois autres personnes au moins ont également été blessées. 

Que sait-on de l'assaillant ? Le tueur présumé est un policier a affirmé lundi le maire d'Ankara Melih Gökçek sur son compte Twitter officiel. Cette affirmation a également été relayée par le quotidien pro-gouvernemental Yeni Safak, qui identifie le tireur présumé comme un membre des forces anti-émeutes.

L'enquête se focalise sur les liens du tireur avec le réseau du prédicateur turc exilé aux États-Unis Fethullah Gülen, que le pouvoir turc accuse d'avoir fomenté une tentative de putsch le 15 juillet, a dit un haut responsable des services de sécurité.

Comment a réagi Moscou ? "Il s'agit d'un acte terroriste", a réagi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, à la télévision publique Rossia 24. "Les assassins seront punis", a-t-elle assuré. La Russie va exiger la condamnation de cette attaque devant le Conseil de sécurité de l'ONU "dès aujourd'hui", a-t-elle dit. Le terrorisme ne triomphera pas", a ajouté Maria Zakharova rendant hommage à Andreï Karlov, "diplomate russe remarquable" et "personnalité qui a fait beaucoup pour lutter contre le terrorisme". 

Lundi soir, Recep Tayyip Erdogan a appelé Vladimir Poutine pour lui donner des informations sur l'attaque, a indiqué le porte-parole du chef de l'État turc. Il a dénoncé une "provocation" contre la "normalisation" turco-russe.

Quel est le contexte ? Andreï Karlov, 62 ans, était en poste en Turquie depuis 2013. Durant ses trois années, la Russie est montée en première ligne en Syrie. Moscou a soutenu militairement le régime de Bachar al-Assad, quand la Turquie soutenait les rebelles. Le conflit en Syrie, démarré en 2011, s'est transformé en une guerre complexe impliquant une multitude d'acteurs, syriens et étrangers.