L'Algérie privée de réseaux sociaux… à cause du bac

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Image d'illustration. © AFP
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avec AFP , modifié à
Les autorités ont bloqué l'accès aux réseaux sociaux afin d'éviter les tricheries lors du bac, ce qui perturbe l'accès à internet de milliers d'utilisateurs.  

L'Algérie a bloqué temporairement l'accès aux réseaux sociaux dans tout le pays pour tenter d'empêcher la réédition de fraudes au baccalauréat qui ont contraint plus de 550.000 lycéens à repasser l'examen à partir de dimanche.

Jusqu'à jeudi. Début juin, de nombreux candidats à cet examen, véritable sésame pour accéder aux études supérieures, avaient reçu directement sur leurs comptes Facebook les sujets avant les épreuves, déclenchant un scandale national. Pour tenter d'éviter une nouvelle fuite des sujets avant l'examen, les autorités ont bloqué les accès à Facebook et Twitter depuis samedi soir. La coupure devrait rester en vigueur jusqu'à la fin des nouvelles épreuves jeudi. 

Google perturbé. Du coup, les millions d'Algériens utilisant les réseaux sociaux se sont vus coupés de ces plateformes d'échanges dimanche. L'accès à internet était également perturbé. Dès dimanche matin, des difficultés de connexion au moteur de recherche Google sont apparues même si les autorités avaient assuré la veille que seuls les réseaux sociaux seraient coupés. L'Algérie, 40 millions d'habitants, compte deux millions d'abonnés à l'internet ADSL et quelque 16 millions à la 3G, selon des chiffres officiels.

"Des millions d'utilisateurs" pénalisés. Les autorités "ont opté pour la solution la plus simple", regrette l'expert en technologies de l'information et de la communication Younes Grar. "S'ils s'y étaient pris à temps, ils auraient pu par exemple crypter les sujets et les imprimer dans chaque centre d'examen au lieu de les transporter depuis Alger vers les autres régions du pays", limitant ainsi le risque de fuites dans un pays grand comme quatre fois la France, a-t-il expliqué. La décision de bloquer les réseaux sociaux "pénalise des millions d'utilisateurs d'internet", déplore-t-il. La plupart des candidats interrogés par la télévision affirment toutefois approuver la mesure des autorités.