L'aide médicale à mourir entre en vigueur au Québec

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avec AFP , modifié à
Pour rendre légale l'aide médicale à mourir, l'article du Code criminel canadien interdisant l'euthanasie a dû être déclaré inconstitutionnel. 

La loi sur l'aide médicale à mourir entre en vigueur jeudi au Québec. Elle devient ainsi la première province canadienne à proposer d'encadrer strictement l'assistance pour des personnes atteintes d'une maladie incurable et voulant abréger leurs souffrances.

En cas de maladie incurable. Une décision aussi importante "appartient exclusivement aux patients qui décident de prendre ou non cette direction", a déclaré mercredi le ministre de la Santé du Québec, Gaétan Barrette, lors d'une conférence de presse. "L'aide médicale à mourir" sera strictement balisée et restera réservée à des cas de souffrances exceptionnelles de patients atteints de maladies incurables, selon le texte législatif. Il revient aux médecins d'estimer que la douleur du malade est telle qu'elle ne peut être soulagée par des médicaments.

Uniquement à la demande du patient. Cependant, "seul le patient peut le demander. Et le patient ne peut l'obtenir que quand le médecin a l'assurance du côté absolument irréversible de la fin de la vie du patient ou de la patiente", a expliqué Gaétan Barrette. Il est "primordial qu'il n'y ait aucune influence extérieure" sur cette décision du malade, a poursuivi le ministre québécois de la Santé en soulignant toutefois que "la priorité de cette loi demeure l'accès aux soins palliatifs".

Une loi autorisée par le Canada. Cette loi, fruit d'un très long débat de société au Québec, avait été adoptée en juin 2014. La Cour suprême du Canada avait autorisé en février l'aide médicale à mourir pour les adultes consentants atteints de problèmes de santé graves et irrémédiables en déclarant inconstitutionnels les articles du Code criminel interdisant "le suicide assisté et l'euthanasie".