L'abandon de Schengen coûterait jusqu'à 10 milliards d'euros par an à la France

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Le rétablissement des contrôles aux frontières pourrait réduire les opportunités de travail frontalier. © Iroz GAIZKA/AFP
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avec AFP , modifié à
QUELLES CONSÉQUENCES ? - Selon une étude de France Stratégie, le rétablissement des contrôles aux frontières serait très coûteux financièrement. 

Un rétablissement des contrôles aux frontières au sein de l'espace Schengen coûterait à l'économie française de un à deux milliards d'euros par an à court terme et plus de 10 milliards d'euros par an à plus long terme.

Baisse des recettes touristiques. Selon une étude de France Stratégie réalisée par Vincent Aussilloux et Boris Le Hir, l'abandon de l'espace Schengen, actuellement mis sous pression par la crise des réfugiés, aurait des conséquences à court terme sur le travail frontalier, le tourisme et le transport de marchandises. La baisse des recettes touristiques est estimée entre 500 millions d'euros et un milliard d'euros par an.

Baisse du nombre de travailleurs frontaliers. France Stratégie estime par ailleurs que le rétablissement des contrôles aux frontières pourrait réduire les opportunités de travail frontalier. L'organisme évalue la baisse du nombre de travailleurs frontaliers entre 5.000 et 10.000, avec une perte pour l'économie de 150 millions à 300 millions d'euros. Il y aurait également un impact sur les flux de marchandises, chiffré entre 62 millions d'euros par an à l'import et autant à l'export en cas de contrôles réduits des camions aux frontières, et le double en cas de contrôle systématique.

Des conséquences plus fortes à long terme. A moyen et long terme, une pérennisation des contrôles d'identité aux frontières aurait des conséquences beaucoup plus lourdes sur le commerce extérieur. "Le PIB serait dégradé de 0,50% en 2025 par rapport à la situation actuelle soit près de 13 milliards d'euros constants et le coût pour l'espace Schengen serait de 0,79 point de PIB au total, équivalant à une perte sèche de plus de 110 milliards d'euros", écrivent les auteurs de l'étude. Il y aurait aussi un impact "sur les investissements étrangers et les flux financiers, mais ceux-ci restent difficiles à évaluer", concluent-ils.