La Turquie se prépare à "nettoyer la frontière" syrienne de la présence de l'EI

La Turquie veut "nettoyer" la frontière syrienne de l'EI
La Turquie veut "nettoyer" la frontière syrienne de l'EI © ILYAS AKENGIN / AFP
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avec AFP
Le président turc en a fait l'annonce, jeudi, réagissant à la multiplication des attaques de l'organisation Etat islamique contre une ville turque frontalière.  

La Turquie se prépare à "nettoyer" le côté syrien de la frontière de la présence du groupe Etat islamique (EI) dont les attaques contre une ville turque frontalière se multiplient, a annoncé jeudi le président Recep Tayyip Erdogan.

Au moins 21 morts côté turc. "Nous menons les préparatifs nécessaires pour nettoyer l'autre côté de la frontière (syrienne) en raison des difficultés rencontrées à Kilis", ville frontalière turque régulièrement frappée par des salves de roquettes attribués par Ankara à l'EI, a déclaré le président turc lors d'un discours à Ankara. Depuis le début de l'année, ces tirs ont fait au moins 21 morts et des dizaines de blessés.

La Turquie "laissée seule". Après chaque salve, l'artillerie turque répond en bombardant les positions de l'EI dans le nord de la Syrie, selon l'état-major. Des renforts militaires ont été déployés ces dernières semaines dans la province de Kilis. Accusant une nouvelle fois les membres de la coalition antijihadistes menée par les Etats-Unis d'avoir "laissé seule" la Turquie, Recep Tayyip Erdogan a ajouté : "Nous n'avons pas reçu le soutien que nous désirons de la part de nos alliés, en particulier des pays qui disposent de forces armées dans la région".

"Combien de temps allons-nous attendre nos alliés pendant que nos concitoyens tombent en martyrs chaque jour dans les rues de Kilis à cause de roquettes tirées depuis l'autre côté de la frontière ?", a poursuivi le président turc.
"Laissez-moi dire que nous n'hésiterons pas à prendre seuls les mesures nécessaires ", a-t-il ajouté.

Opération de reconnaissance. L'éventualité d'une intervention terrestre turque dans le nord de la Syrie est régulièrement évoquée, mais Ankara a jusqu'ici exclu une action unilatérale. Le Premier ministre turc sur le départ, Ahmet Davutoglu, avait assuré au début du mois que la Turquie était prête à envoyer des troupes en Syrie "si nécessaire". Le week-end dernier, un journal proche du pouvoir turc, Yeni Safak, avait fait état d'une opération de reconnaissance menée par 15 à 20 membres des forces spéciales turques dans le nord de la Syrie afin de localiser des rampes de lancement de missiles de l'EI.