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François Geffrier avec C. Bl
Après les attentats du Bardo et de Sousse, la Tunisie est désertée par les touristes. Europe 1 s'est rendu à Hammamet où près de la moitié des hôtels sont fermés.
REPORTAGE

En ces vacances de printemps, la Tunisie mesure plus que jamais les conséquences des attentats qui l'ont frappée l'année dernière. Au volant de sa voiture, Rached Krid, patron d'un complexe hôtelier, se désespère de voir si peu de monde dans les rues, à une période d'habitude chargée en vacanciers français. "Normalement, au mois d'avril, il y a, avec les vacances de Pâques, 200, 250 clients par jour. Aujourd'hui, on est fermé. Ce n'est pas une ville morte, mais les touristes donnent beaucoup de charme à Hammamet", regrette-t-il. 

"On attend les clients français". Sans touristes, les commerçants de la ville côtière comme Sami ont surtout vu leurs revenus s'effondrer : "Le seul client qui achète tout, c'est le Français. Le Français fait travailler tout ce qui est en Tunisie. Nous, on attend surtout les clients français", explique-t-il. 

"Si on avait peur, on ne serait pas venu avec les enfants". En cherchant un peu, quelques Français sont quand même venus en vacances. Ce sont "les revenants", comme on les appelle en Tunisie, ceux qui viennent souvent et n'ont pas peur pour leur sécurité. Cyril, au bord de la piscine d'un hôtel de 300 chambres presque vide, a fait le choix de venir en Tunisie. "Je ne pense pas qu'il y ait de quoi s'en faire, c'est comme partout. Comme en Turquie, comme en France, comme en Belgique. Nous on est venus à trois. Si on avait peur, on ne serait pas venu avec les enfants. On est allé dans le désert, on est allé loin, on n'a rien vu de spécial. Au contraire, on a vu la police, on a vu de la sécurité", raconte ce Français. Avant la révolution tunisienne, les Français étaient 900.000 chaque année à venir en Tunisie. Ils seront cinq fois mois nombreux cette année.