La Syrie rejette la proposition arabe

La délégation du Qatar arrive à Doha.
La délégation du Qatar arrive à Doha. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
La Ligue arabe proposait un départ négocié du président Bachar el-Assad et de sa famille.

Alors que les soldats syriens livrent bataille pour reprendre des quartiers de Damas et d'Alep, la deuxième ville du pays, les pressions internationales s'accentuent sur Bachar el-Assad. Les pays de la Ligue arabe ont demandé d'urgence que le président renonce au pouvoir en échange d'une sortie "sûre" pour lui-même et sa famille, au terme d'une réunion à Doha.

Dans leur communiqué final publié dans la nuit de dimanche à lundi, les ministres des Affaires étrangères des pays de la Ligue ont appelé Bachar el-Assad à quitter le "pouvoir", l'assurant que "la Ligue arabe contribuera à lui assurer et à sa famille une sortie sûre". Cette initiative est destinée à "mettre fin à l'effusion du sang", "préserver l'unité de la Syrie" et "garantir une transition pacifique du pouvoir" dans ce pays, membre de la Ligue arabe, selon le texte.

La Syrie a rejeté lundi la proposition. "Nous sommes désolés que la Ligue arabe se soit abaissée à ce niveau envers un pays membre de cette institution. Cette décision revient au peuple syrien qui est le seul maître de son sort", a affirmé le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdessi.

Mettre en place un gouvernement de transition

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Le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad Ben Jassam Al-Thani, a annoncé que les ministres avaient appelé l'opposition et l'Armé syrienne libre (ASL), formée de déserteurs et de civils armés, à mettre en place un gouvernement de transition. "L'opposition et l'ASL sont appelées à former un gouvernement d'unité nationale", a-t-il affirmé. Une proposition déjà formulée samedi pour le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

Ce gouvernement, qui aura à "favoriser une transition pacifique", doit "rassembler les forces de l'opposition en Syrie et à l'étranger" ainsi que "l'autorité nationale de facto", ont indiqué les ministres dans leur communiqué final sans préciser ce qu'ils entendent par autorité "de facto".

Ils ont en outre appelé l'ONU à modifier le mandat de l'émissaire international en Syrie Kofi Annan pour que sa mission soit axée sur le départ de Bachar al-Assad et une transition pacifique du pouvoir, selon le texte.

Une réunion extraordinaire de l'AG de l'ONU

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Le Premier ministre du Qatar et le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi ont été chargés de se rendre à Moscou et à Pékin. Ils vont y exposer les conclusions de la réunion de Doha aux dirigeants de Russie et de Chine, afin de mettre la pression sur les "alliées" de Damas, qui ont usé de leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU à trois reprises pour bloquer des résolutions prévoyant des sanctions contre le régime de Bachar al-Assad.

Parallèlement, les pays arabes vont demander une réunion extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU pour la création en Syrie de "zones de sécurité" et "des couloirs humanitaires" notamment.

Une aide de 100 millions de dollars

Cheikh Hamad a exhorté le président Assad a prendre une décision "courageuse" pour sauver son pays. "Il peut arrêter les destructions et les tueries en prenant une décision courageuse", a-t-il martelé, indiquant qu'un seul pays de la Ligue arabe, qu'il n'a pas nommé, avait émis des réserves sur le communiqué final.

Les ministres ont décidé d'allouer, par le truchement de la Ligue arabe, une aide de 100 millions de dollars aux réfugiés syriens.