La "sieste" de Moscovici ? Du "french bashing"

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Le ministre de l’Economie a mal vécu d’être accusé de faire la sieste en pleine réunion européenne.

Le clash. La sortie est inattendue et on ne peut plus sèche : Pierre Moscovici en a plus qu'assez de voir la France critiquée de toute part et il l’a fait savoir mercredi sur Twitter. Résultat, deux tweets acerbes pour dénoncer ce "french bashing", c’est-à-dire l’avalanche de critiques qui visent la France.

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• La petite histoire. Qu’est-ce qui a donc bien pu mettre le ministre de l’Economie dans un tel état ? A l'origine, il s’agit en fait d’une dépêche rédigée mercredi matin par l’agence de presse Reuters, un article plutôt acerbe vis-à-vis de la diplomatie française. Et qui commence surtout par une anecdote désobligeante pour Pierre Moscovici : ce dernier se serait assoupi lors d’une réunion nocturne consacrée le 24 mars dernier au plan de sauvetage de Chypre. Ironie de l’historie, c’est l’un de ses prédécesseurs, la désormais directrice du FMI Christine Lagarde, qui l’aurait sorti de sa torpeur.

Mais que disait sur le fond l’article qui a énervé Moscovici ? Pierre Moscovici a probablement mal pris d’être  brocardé personnellement. Mais le ministre n’est pas réputé pour être sanguin et cette anecdote avait déjà été imprimée auparavant dans de nombreux journaux. Au-delà de ce règlement de comptes, c’est donc surtout l’image de la France que le ministre défend. Et il faut dire que l’article de l’agence Reuters n’est pas tendre avec l’Hexagone.

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En résumé, l’article se demande, témoignages de plusieurs "think tank" à l'appui, "où est passée la voix de la France en Europe", estimant que "depuis six mois, on s’interroge de plus en plus sur ce que la France propose en terme d’idées nouvelles et de relations avec le reste de l’Europe". "On n’entend plus du tout la voix de la France, ils ne sont nulle part", abonde un diplomate chevronné cité par Reuters. Et l’agence de presse d’expliquer cette perte d’influence par de nombreuses explications : le style du président Hollande, moins démonstratif que son prédécesseur, la lenteur des réformes entreprises pour renforcer la compétitivité, les désaccords entre Bercy et le Quai d’Orsay sur de nombreux dossiers internationaux, mais aussi une relation moins intime avec l’Allemagne.

Un réquisitoire auquel Pierre Mosscovici a commencé à répondre sur le fond dès mercredi matin, affirmant que la France avait réussi à défendre deux dossiers lors de la dernière réunion du G20 : la lutte contre l’évasion fiscale et la préparation d’un véritable plan de relance au niveau européen.
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