La publication des dossiers Kennedy, du grain à moudre pour les complotistes

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Xavier Yvon, édité par R.Da. , modifié à
Plus d'un demi-siècle après l’assassinat de John Kennedy, les derniers documents encore secrets sur sa mort vont être publiés jeudi par le gouvernement américain.

Ce sont des dizaines de milliers de pages qui seront accessibles à tous jeudi, sur le site internet des archives nationales américaines. Mais pas de révélations fracassantes à attendre préviennent les historiens et les experts du dossier Kennedy, dont la Maison-Blanche a décidé de publier les dernières pages classées confidentielles.

Ils espèrent néanmoins y trouver des détails éclairant sur le séjour mystérieux du tireur, Lee Harvey Oswald, à Mexico, un véritable nid d'espions dans les années 1960, deux mois avant l'assassinat du président américain. Y-a-t-il eu un raté du FBI ou de la CIA qui le surveillaient ? Ces documents le diront peut-être, mais leur principale conséquence sera surement de relancer les théories du complot qui ont germé depuis 54 ans : présence d'un deuxième tireur, implication des Soviétiques, de Cuba, de la mafia, voire du vice-président Lyndon Johnson.  

 

La vérité est-elle ailleurs ? S'ils n'y trouvent pas ce qu'ils veulent, les complotistes penseront qu'on leur cache des choses. Et ils sont nombreux à estimer que l'affaire continue d'être étouffée. À New York, au coin de la 5ème avenue et de la 46ème rue, Don cire des chaussures toute la journée depuis dix-sept ans. Il écoute la radio et discute de l'actualité avec ses clients, mais sa passion, c'est JFK. Il connait par cœur les dates et les noms, mais il n'attend rien des nouveaux documents, et pour cause : "les vrais documents sont dans la tombe avec Kennedy lui-même", assure-t-il. David, écrivain new-yorkais, ne pensent pas que ces publications vont arrêter les rumeurs. Selon lui, l'affaire Kennedy a marqué la naissance des 'fake news' aux Etats-Unis. "Ça a été le commencement d'un grand scepticisme envers le gouvernement et les médias. C'est l'une des racines du problème des fake news", explique-t-il.

Un opération de communication. Et parmi les partisans de la théorie du complot, se trouve Roger Stone, un proche confident de Donald Trump. Il l'a poussé à publier ces dernier dossiers secrets et le président a bien compris son intérêt : montrer aux Américains qu'il joue la transparence. L'ancien présentateur de télé-réalité devenu Commander in Chief s'est lui-même chargé de la bande-annonce dans un tweet : "La publication des dossiers JFK c'est pour demain. Tellement intéressant !"

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