La Norvège va tester l'héroïne gratuite pour des toxicomanes

Les premiers traitements par injection d'héroïne devraient être expérimentés dans le pays nordique début 2020 au plus tôt.
Les premiers traitements par injection d'héroïne devraient être expérimentés dans le pays nordique début 2020 au plus tôt. © ALEKSANDER ANDERSEN / SCANPIX NORWAY / AFP
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avec AFP
La Norvège, qui affiche l'un des taux de mortalité par surdose les plus élevés d'Europe, va tester cette nouvelle thérapie pour améliorer les conditions de vie des toxicomanes. 

La Norvège, qui compte l'un des taux d'overdoses mortelles les plus élevés d'Europe, va tester la prescription d'héroïne gratuite aux toxicomanes les plus marginalisés pour améliorer leurs conditions de vie, a annoncé vendredi le gouvernement.

La Direction norvégienne de la santé et des affaires sanitaires a été chargée de proposer un projet expérimental permettant notamment d'identifier les patients susceptibles de bénéficier du programme, de réfléchir au mode de mise en oeuvre et de chiffrer les coûts. "Nous espérons que cela apporte une solution qui permette de donner (...) une meilleure qualité de vie à certains toxicomanes qui sont aujourd'hui hors de notre portée et que les programmes actuels n'aident pas suffisamment", a expliqué le ministre de la Santé, Bente Høie, sur sa page Facebook.

Une thérapie déjà adoptée dans d'autres pays européens. La Norvège affiche l'un des taux de mortalité par surdose les plus élevés d'Europe avec 81 décès par million en 2015, derrière l'Estonie (132 décès par million) et la Suède (88 décès par million), selon l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies. Déjà adoptée ou testée en Suisse, aux Pays-Bas et au Danemark, la thérapie par héroïne médicalisée est controversée mais ses partisans font valoir qu'outre une amélioration de la qualité de vie et une baisse de la mortalité, elle permet une réduction de la criminalité et des coûts associés.

Au moins 400 toxicomanes concernés. Les premiers traitements par injection d'héroïne devraient être expérimentés dans le pays nordique début 2020 au plus tôt, a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué. Jusqu'à 400 toxicomanes pourraient en bénéficier, selon le quotidien Aftenposten.