La Norvège va cesser de renvoyer des migrants à vélo

Des migrants, ici à la frontière avec la Russie, ne seront plus reconduits à vélo.
Des migrants, ici à la frontière avec la Russie, ne seront plus reconduits à vélo. © AFP
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avec AFP , modifié à
Après avoir utilisé des vélos durant quelques temps, la Norvège a obtenu le droit de reconduire les migrants en bus vers la Russie.

La Norvège va cesser de renvoyer des migrants sur un vélo dans l'Arctique grâce à un nouvel accord avec la Russie qui permet désormais les reconduites en car, ont annoncé jeudi les autorités norvégiennes. "Les autorités russes ont récemment confirmé que les ressortissants étrangers disposant d'un permis de séjour permanent valide ou d'un visa à entrées multiples en Russie peuvent être renvoyés en car", a indiqué la police norvégienne dans un communiqué.

La Russie, "un endroit sûr". Le gouvernement de droite norvégien a décidé en novembre que les migrants ayant légalement vécu en Russie ou transité via ce pays devaient y être reconduits sans examen préalable de leur demande d'asile, au motif qu'il s'agit d'un endroit sûr. Les deux pays partagent une frontière dans le Grand Nord. La police a depuis, en toute discrétion, renvoyé ces migrants à vélo. Le recours à ce moyen de locomotion insolite (également employé par ces mêmes personnes à l'aller) s'expliquait par la réglementation russe qui interdit le passage à pied du poste-frontière séparant les deux pays.

Les ONG ulcérées. Une telle pratique, a fortiori en hiver dans des températures glaciales, ulcérait les ONG. "C'est bien mieux de reconduire des personnes ayant un titre de séjour en Russie d'une manière digne", a réagi Jon Ole Martinsen, un responsable de NOAS, une organisation de soutien aux demandeurs d'asile. De son côté, la police n'a pu fournir le nombre de personnes expulsées de cette manière mais a indiqué qu'au total, 371 reconduites vers la Russie avaient eu lieu l'an dernier.

Jusqu'à -20°C. "Des vélos leur étaient remis à la frontière (...) Dans de nombreux cas, ils y posaient leurs bagages et poussaient le tout sur 200 ou 300 mètres" pour atteindre le côté russe de la frontière où ils étaient pris en charge, a expliqué Daniel Drageset, porte-parole de la police de l'immigration. Ils "étaient habillés de manière adéquate pour les circonstances", a-t-il affirmé. Les températures tombent fréquemment à -20°C à la saison dans la région.