La Norvège endeuillée se recueille

Les portes de la cathédrale d'Oslo restent ouvertes pour permettre aux Norvégiens de se recueillir.
Les portes de la cathédrale d'Oslo restent ouvertes pour permettre aux Norvégiens de se recueillir. © REUTERS
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et François Clauss , modifié à
REPORTAGE - Après la tuerie d’Oslo, les Norvégiens se recueillent dimanche dans le calme.

Dans le silence et la dignité. La Norvège panse ses plaies dimanche après la double attaque qui a fait au moins 92 morts à Oslo. Les portes de la cathédrale restent ouvertes en permanence dans un pays où temple et églises sont d’ordinaire fermés en dehors des offices. Tout l'establishment politique assiste à la messe d'hommage aux victimes et, fait exceptionnel dans le pays, le roi Harald, est également présent.

Le Premier ministre Jens Stolbenberg s'est recueilli pendant de longues minutes en silence devant les milliers de bouquets de fleurs déposées devant l'édifice. Un représentant des jeunes socialistes, cibles de la fusillade de vendredi, a pris brièvement la parole. Le roi et la reine de Norvège ont pris place au premier rang dans la cathédrale. Comme l'explique une habitante d'Oslo, "c'est important qu'ils soient là avec nous, comme nous".

Les Norvégiens expriment leur tristesse :

"Tout le monde pleure"

Les Norvégiens déposent des bouquets de fleurs, allument des bougies et se réconfortent. Croyants ou non, ils se recueillent spontanément dans ou devant la cathédrale, comme cet homme, venu avec ses trois enfants, témoigne. "C’est un événement historique, dans ma génération, on a été habitués à vivre en paix. Ce n’était pas le cas dans la génération de mes parents, de mes grands-parents".

Sur les lieux de l’attentat, des gerbes, des bouquets et des drapeaux. "Tout le monde pleure", raconte Raba, qui travaille dans une radio d’Oslo. "On connaissait tous quelqu’un qui était sur l’île. Pour nous c’est notre ville, c’est comme si quelqu’un était rentré dans notre maison et nous ne l’acceptons pas, tout simplement".

Pas d'hostilité

Dans une capitale quadrillée par l’armée, les Norvégiens vivent leur deuil sans colère. Les militaires, qui surveillent tous les bâtiments publics de la ville, n’hésitent pas à discuter avec la population.

Devant la maison du tueur, deux policiers en faction dans une voiture et quelques photographes. Le voisinage n’a manifesté ni hostilité, ni colère. Un trait caractéristique de la culture norvégienne, selon une jeune femme habitant à Oslo depuis trois ans. "Les Norvégiens sont plus réservés, ils ont la culture du respect des droits humains", souligne-t-elle.