La maison de Rosa Parks, menacée de destruction, trouve refuge à Berlin

L'artiste Ryan Mendoza a reconstruit la maison de Rosa Parks à Berlin.
L'artiste Ryan Mendoza a reconstruit la maison de Rosa Parks à Berlin. © AFP
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Hélène Kohl avec AFP
L'artiste américain Ryan Mendoza a démonté la maison de Rosa Parks laissée à l'abandon à Detroit pour la reconstruire à Berlin.

Dans les années 1950 Rosa Parks, pionnière des droits civiques aux États-Unis, devait fuir le Sud américain pour Detroit. Une soixantaine d'années plus tard, c'est sa maison qui a trouvé une terre d'asile inattendue : Berlin. L'artiste américain Ryan Mendoza, installé dans la capitale allemande, a porté le projet un peu fou de démonter une bâtisse de deux étages inhabitée depuis des lustres et promise à la destruction, lui faire traverser l'Atlantique dans des conteneurs puis la reconstruire dans son jardin d'un quartier de la capitale allemande.

Pas de réponse de Michelle Obama. Une maison décrépite de deux étages qui ne paye pas de mine mais qui est chargée en symboles. "Ce qui me frappe, c'est qu'elle n'avait plus sa place aux États-Unis et qu'elle a dû s'exiler. C'est très triste", commente un visiteur. L'artiste Ryan Mendoza a même écrit à Michelle Obama, en lui proposant de reconstruire n'importe où la maison aux États Unis et d'en faire un mémorial. Mais il n'a reçu aucune réponse. C'est alors qu'est née l'idée de la faire déménager à Berlin, une ville qui s'est justement façonnée autour de ses mémoires.

Un emplacement temporaire. Pour autant, l'artiste espère que la maison retournera à Detroit le plus vite possible : "J'espère qu'une institution va s'en occuper pour la rendre accessible à plus de monde, au lieu de rester dans l'arrière cour d'un terrain privatif".

Exilée à Detroit. En 1955, Rosa Parks, couturière noire de 42 ans, avait refusé de céder sa place à un Blanc dans un bus de Montgomery, en Alabama, comme c'était alors la règle dans cet Etat du sud, lançant un vaste mouvement qui a abouti à l'abolition de la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Mais des menaces de mort l'obligèrent à fuir à plus d'un millier de kilomètres au nord, à Detroit, ville industrielle alors en plein boom. Elle s'installa là-bas dans la modeste maison de son frère, où vivaient alors 17 personnes et y passa deux ans entre 1957 et 1959. Elle resta par la suite à Detroit, où elle mourut en 2005 à 92 ans, sans être jamais retournée vivre en Alabama.