La "hackeuse à la pioche" paralyse l’Arménie

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Le pays a été privé d’Internet pendant cinq heures par une dame de 75 ans qui creusait la terre.

La connexion à Internet peut tenir à un fil. Ou à un câble, en l’occurrence. Depuis le lundi 28 mars, les 3,2 millions d’Arméniens en savent quelque chose. Ils ont en effet été totalement privés d’accès à la Toile pendant près de cinq heures, parce qu’un câble - et un seul - avait été sectionné par une dame de 75 ans près de Tbilissi, la capitale géorgienne, qui fournit 90% de l’Internet arménien.

Selon le Guardian, qui rapporte l’information jeudi, une partie de la Géorgie et de l’Azerbaïdjan voisins avaient également été touchés. Les principaux opérateurs internet du pays ont alors œuvré pour rétablir les flux, et y sont parvenus au terme de cinq heures d’efforts en utilisant des réseaux de secours. Ils ont ensuite cherché à connaître l’origine de la panne.

"Elle creusait la terre pour trouver du cuivre"

L’auteur du forfait a alors rapidement été identifié. "Il s’agit d’une femme de 75 ans, qui creusait la terre à la pioche pour trouver du cuivre et le revendre à la sauvette", a indiqué mercredi un porte-parole du ministère de l’Intérieur arménien. La veille dame, qui n’avait pas eu conscience de la portée de son geste puisqu’elle était restée sur la zone, a gagné dans cette affaire un surnom, la "hackeuse à la pioche", attribué par la presse locale. Mais elle risque aussi jusqu’à trois ans de prison pour "dégradations", même si elle a été remise en liberté "en raison de son grand âge".

Le câble endommagé appartient au réseau public géorgien. Il est théoriquement lourdement protégé Mais soumis aux précipitations et aux mouvements de terrain, il se rapproche parfois de la surface et peut être à portée des voleurs de métaux. Le Guardian rappelle en effet que le vol ou la récupération de cuivre est en effet une manière très répandue de gagner de l’argent dans les pays de l’Ancienne union soviétique.