Grèce : Tsipras affiche sa détermination devant le Parlement

© AFP
  • Copié
Chloé Pilorget-Rezzouk avec agences , modifié à
Dimanche soir, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a prononcé son discours de politique générale devant le Parlement. Déterminé, il souhaite notamment la mise en place d'un "programme-relais" pour que le pays "honore sa dette".

L'info. Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a fait preuve de détermination, dimanche soir, et a affirmé devant le Parlement que son gouvernement souhaite tenir "toutes ses promesses" de campagne, tout en "honorant sa dette". Pour ce faire, le leader de Syriza sollicite un nouvel accord auprès de ses partenaires européens, un "programme-relais" valable jusqu'en juin. Alexis Tsipras a également annoncé une série de mesures destinées à lutter contre "la crise humanitaire" provoquée par l'austérité imposée à la Grèce.

>> LIRE AUSSI - Dette grecque : ce que Hollande et Tsipras se sont dit

Electricité et nourriture gratuites. "La première priorité de ce gouvernement va être de s'attaquer aux grandes blessures du plan d'aide, de s'attaquer à la crise humanitaire comme nous avons promis de le faire avant les élections", a déclaré le chef du gouvernement grec.Plusieurs milliers de foyers bénéficieront de dons de nourriture et d'une gratuité de l'électricité, a-t-il ajouté,tandis que les fonctionnaires licenciés illégalement seront à nouveau engagés dans l'administration.

Le retour de la TV publique. Parmi les premières mesures annoncées, Alexis Tsipras a évoqué dans son discours de politique générale devant le Parlement la "réinstallation" par une loi de l'ancienne télé publique ERT fermée en juin 2013. Sa "réinstallation" fait suite à la fermeture de la chaîne du jour au lendemain, en juin 2013, par le précédent gouvernement conservateur, notamment pour raison d'économies. La décision avait créé la stupéfaction dans le monde entier. Depuis, la télé publique a rouvert, dans les mêmes locaux, d'abord sous la forme de "DT", puis depuis cet été de "NERIT", d'un niveau supérieur. Mais des centaines de personnes restent au chômage.

>> LIRE AUSSI - La BCE coupe déjà les vivres à la Grèce

Augmentation du salaire minimum. Le Premier ministre a aussi indiqué que le salaire minimum serait "graduellement porté de 580 euros à 750 d'ici 2016". Une décision accompagnée notamment d'une modification du code du travail, qui sera réformé pour encadrer les licenciements collectifs. "La décision inébranlable du gouvernement est d'honorer toutes ses promesses" de campagne, a assuré Alexis Tsipras, "c'est une question d'honneur et de respect". 

Un programme-relais pour honorer la dette. Il a parallèlement assuré que "la Grèce veut servir sa dette", en "invitant les partenaires" du pays à "venir à la table des négociations pour discuter du moyen de la rendre viable". Le Premier ministre a répété que son gouvernement "ne veut pas d'extension du programme d'aide, mais un programme-relais", pour appliquer toutes ses propositions. Désormais selon lui, "la Grèce fait des propositions, elle ne reçoit plus d'ordres, et donnés par e-mail en plus", a-t-il lancé sous les applaudissements. En matière de privatisations, il a estimé que celles-ci ne doivent pas "aboutir au bradage des ressources publiques" et que "toute privatisation doit être contrôlée et faire l'objet d'un plan concret".

Suppression des voitures de fonction. Alexis Tsipras a aussi annoncé "une guerre sans merci contre la corruption", la fraude fiscale, ou les trafiquants de cigarettes ou de tabac. Pour réduire les dépenses publiques, il a proposé une limitation du train de vie des ministres et des parlementaires,avec la suppression des voitures de fonction et la vente d'un avion mis à disposition du chef du gouvernement.

>> LIRE AUSSI - Pourquoi la Grèce réclame des indemnités de guerre à l'Allemagne ?