La Grande barrière de corail est sauvée selon l'Australie

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Grande barrière de corail, Australie © AFP / Great Barriier Reef Marine Park
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avec AFP , modifié à
ENVIRONNEMENT - Le pays présente vendredi un plan de sauvegarde pour ce site classé depuis 1981 au patrimoine mondial de l'humanité. 

C'est assez. Voilà comment l'Australie a jugé vendredi son action de sauvegarde de sa Grande barrière de corail. Le pays rend en effet à l'Unesco un projet de recommandation pour protéger cet écosystème exceptionnel. L'Unesco, qui s'était alarmée dès 2013 des menaces qui pesaient sur ce lieu inscrit depuis 1981 au patrimoine mondial de l'humanité, a demandé en retour à l'Australie de refaire un point sur les progrès effectués "d'ici le 1er décembre 2016". D'une étendue de 345.000 km2, la Grande barrière de corail est la plus grande du monde avec 400 espèces de coraux et 1.500 espèces de poissons. Elle représente aussi un fort potentiel économique avec chaque année 2 millions de touristes et des retombées estimées à 4,1 milliards d'euros.

En "meilleur état" dans un siècle ? L'Australie estime que les mesures qu'elle va proposer devraient suffire à préserver la Grande barrière de corail. "Ils peuvent constater qu'on fait un vrai travail pour améliorer le récif", a déclaré le ministre de l'Environnement Greg Hunt à la Australian Broadcasting Corporation.

"Nous avons présenté notre dossier à l'Unesco et ils nous ont dit que ce que l'Australie avait fait ces 18 derniers mois était extraordinaire", a-t-il assuré. "Je crois que nous avons mis en oeuvre des changements historiques pour nous assurer que dans un siècle, la Grande barrière sera non seulement dans le même état, mais même en meilleur état que depuis le début de la colonisation européenne".

En mars, l'Australie avait en effet déjà avancé des mesures sur 35 ans. L'interdiction de déversement de déchets de dragage en fait partie. Le pays a également renoncé à la construction de cinq nouveaux ports, jusqu'en 2024 tout du moins.

L'Unesco veillera au grain. Les actions de préservation et de protection que propose l'Australie permettent ainsi d'éviter au site d'être classé sur la liste du patrimoine naturel en péril. Mais l'Unesco va cependant veiller à ce que l'Australie ne se repose pas sur ses lauriers. Elle attend d'elle un nouveau rapport faisant le point sur les progrès réalisés "d'ici au 1er décembre 2016".

Réchauffement et acidification. Et pourtant, la Grande barrière de corail va mal. Elle a perdu en effet près de la moitié de ses coraux depuis 30 ans. Le réchauffement climatique, le développement de la pêche et des rejets massifs d'insecticides et de nitrates en provenance des activités agricoles et industrielles de la côte l'affaiblissent. L'acidification des océans qui ronge le squelette des coraux et les cyclones, de plus en plus puissants et nombreux, lui inflige aussi beaucoup de dégâts.

Étoile de mer dévoreuse de corail. De plus, l'acanthaster, une étoile de mer qui se nourrie en mangeant du corail, prolifère sur le site. Une étude de 2012 avait démontré qu'elle était à l'origine de 42% des dégâts observés depuis 27 ans sur la barrière. Le ministère de l'Environnement australien avait alors débloqué 3,5 millions d'euros pour lutter contre l'acanthaster.

Au menu des coraux, du plastique. Autre ennemi de la barrière, le plastique qui pullule dans les océans de la Terre. En février, des chercheurs australiens avaient constaté que les coraux de la Grande barrière en ingéraient à un rythme à peine inférieur à celui auquel ils consomment du plancton.