La France dit "non" aux émigrés tunisiens

En cinq jours, 5.000 Tunisiens ont débarqué à Lampedusa
En cinq jours, 5.000 Tunisiens ont débarqué à Lampedusa © REUTERS
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A.H avec agences , modifié à
Le gouvernement insiste sur l’accueil "au cas par cas" des migrants clandestins de Lampedusa.

La France n’a pas vocation à accueillir toute la misère du monde. La petite phrase de Michel Rocard, prononcée en 1989, revient au goût du jour avec l’arrivée massive sur l'île italienne de Lampedusa, située à seulement 138 km des côtes tunisiennes, de 5.000 émigrés clandestins tunisiens en quelques jours.

Le ministre de ministre de l'Intérieur et de l'Immigration, Brice Hortefeux n’a laissé planer aucun doute mardi sur l’éventuel accueil de ces migrants en France.

"La règle qui s'appliquera, c'est celle de notre politique migratoire. Un étranger en situation irrégulière a vocation à être reconduit dans son pays d'origine sauf situation humanitaire particulière", a déclaré le ministre à l’Assemblée nationale, en réponse à une question du député UMP Philippe Meunier.

Le gouvernement craint un "appel d'air"

Un peu plus tôt mardi, le ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, avait prévenu que la France ne prévoyait pas de proposer son sol à ces Tunisiens dont beaucoup souhaitent venir dans l’Hexagone.

"On examinera --c'est le ministre de l'Intérieur qui le fera-- au cas par cas et sur mesure, ceux qui peuvent rentrer dans notre droit de l'immigration et ces cas-là ne peuvent être que très marginaux", a-t-il précisé. "On ne peut pas créer un appel d'air avec une prime à l'immigration illégale".

Lundi, le ministre de l'Industrie et ancien ministre de l’Immigration, Eric Besson, avait déjà affirmé qu'il n'y aurait pas de "tolérance pour l'immigration clandestine" tout en précisant que les soutiens du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali pourraient avoir " le droit à l’asile".