La France admet avoir tué 4 civils

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Hélène Favier (avec agences) , modifié à
En Afghanistan, un tir de missile par l’armée française a fait 4 victimes âgées de 10 à 15 ans.

L'état-major des armées a reconnu officiellement son erreur. Le 6 avril dernier, l'armée française a tué par accident quatre civils afghans, lors d'une opération franco-afghane menée contre des insurgés. Les victimes étaient des enfants et des adolescents, âgés de 10 à 15 ans.

"A notre connaissance, c'est la première fois qu'un tel événement se produit pour les militaires français", a assuré jeudi le porte-parole de l'état-major des armées, Christophe Prazuck.

Une enquête de 3 semaines

Début avril, les forces de l'Otan avaient lancé une enquête pour éclaircir les responsabilités dans cet accident survenu à l'entrée de la vallée de la Bedraou dans l'est de l'Afghanistan.

Cette enquête, désormais "close", établit qu’un "tir de missile Milan" par l’armée française "est à l'origine" du décès de quatre des cinq civils touchés par des éclats de l'engin.

Cinq civils qui, au moment du tir, étaient cachés par des arbres. "L'analyse des témoignages indique qu'il s'agissait de civils accroupis derrière un arbre et que les observateurs n'avaient pas détectés", a insisté l'état-major des armées.

Cinq jeunes touchés

Un des cinq jeunes était alors mort sur le coup. Parmi les quatre autres pris en charge par l'armée française, trois sont morts de suites de leurs blessures et le dernier est toujours hospitalisé en Afghanistan.

"Il y a régulièrement dans la province de Kapisa des combats assez durs, dans une région où la population est assez dense, avec donc des règles d'ouverture du feu très strictes qui jusqu'à présent avaient permis d'éviter un incident malheureux", a indiqué l’amiral Prazuck.

"Une aide" aux familles des victimes

L'armée française a pris contact avec les familles des victimes qui recevront une aide, notamment financière, "qui se poursuivra dans les semaines et les mois qui viennent", a-t-il ajouté sans donner plus de précisions sur "cette aide".

A la question de savoir si la population avait du ressentiment vis-à-vis des militaires français, l'amiral Prazuck a répondu : "Ce sont les Afghans eux-mêmes qui ont amené sur la base française les jeunes Afghans qui ont été blessés. D'une certaine manière, cela montre qu'ils ont confiance dans nos intentions".

La France a engagé environ 3.750 hommes sur le terrain afghan, où elle est présente depuis 2001.