La fin des "Kennedy chinois"

© REUTERS
  • Copié
avec AFP
Bo Xilai a été exclu du Parti communiste, et sa femme est soupçonnée d'être impliquée dans un meurtre.

Quelques mois avant le Congrès du PCC qui doit propulser sur le devant de la scène politique chinoise une nouvelle génération de dirigeants, Bo Xilai connaît une profonde désillusion. Ancien dirigeant de la mégapole de Chongqing et partisan d'un retour à la politique de Mao, Bo Xilai, connu pour ses grandes ambitions politiques, a été exclu du comité central et du bureau politique du Parti communiste chinois (PCC), d'après Chine nouvelle.

"Graves violations de la discipline"

L'agence de presse officielle explique qu'il est suspendu de toutes ses fonctions pour avoir été reconnu coupable d'infractions disciplinaires. "Le camarade Bo Xilai est soupçonné d'être impliqué dans de graves violations de la discipline (du parti)", dit l'agence officielle, citant la décision du comité central.

Dans éditorial à paraître dans son édition de mercredi, Le Quotidien du Peuple, organe du PCC, rappelle que Bo Xilai a terni l'image de son pays et qu'aucun citoyen ne peut se placer au-dessus des lois. "Le comportement de Bo Xilai constitue une violation grave des règles régissant la discipline du parti, une atteinte aux affaires du parti et du pays et une atteinte grave à l'image du parti et du pays", écrit le journal.

Sa femme soupçonnée de meurtre

Et si ça ne suffisait pas, la femme de celui que la presse internationale surnomme le "Kennedy chinois" pour sa décontraction, est également dans le viseur de la justice chinoise. "La police a constitué une équipe pour mener une nouvelle enquête sur la mort du Britannique Neil Heywood, qui a été retrouvé mort à Chongqing (...) Les résultats apportent la preuve qu'Heywood a été victime d'un homicide.

Gu Kailai, l'épouse de Bo Xilai, est soupçonnée d'être impliquée dans le meurtre du consultant britannique, décédé dans un hôtel de Chongqing en novembre, dont la mort était restée jusqu'ici inexpliquée. Elle a été remise aux autorités judiciaires, ainsi que Zhang Xiaojun, employé de la famille Bo, qui est également soupçonné dans l'affaire.

Grandes ambitions politiques

La carrière de Bo Xilai avait déjà connu un sérieux coup d'arrêt en février suite à la défection de son bras droit, le maire adjoint de Chongqinq, Wang Lijun. Il y a quelques mois encore, l'homme de 62 ans, ancien ministre du Commerce, espérait intégrer le comité permanent du bureau politique, l'organe suprême de décision en Chine.

Le XVIIIe Congrès du PCC doit entériner à l'automne la plus importante transition politique en Chine depuis une dizaine d'années, avec le remplacement du président et chef du Parti, Hu Jintao, et d'autres dirigeants âgés par de nouvelles figures emmenées par le vice-président Xi Jingping.