La femme de Bill Cosby dénonce un "lynchage" de son mari

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Camille Cosby (à droite) prend la défense de son mari (à gauche) dans une longue tribune. © DOMINICK REUTER / AFP
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avec AFP , modifié à
Camille Cosby dénonce un "lynchage" médiatique et judiciaire à l'encontre de son mari, reconnu coupable d'agression sexuelle.

La femme de Bill Cosby a dénoncé jeudi le "lynchage" de son mari déclaré coupable la semaine dernière d'agression sexuelle, accusant les médias de l'avoir diabolisé et le procureur de parodie de justice. L'ex-star de la télévision américaine a été reconnu coupable le 26 avril d'agression sexuelle sur Andrea Constand et risque maintenant, à 80 ans, une peine de 30 ans de prison. Son avocat a promis de faire appel. "C'est du lynchage, pas de la vraie justice. C'est une tragédie qui doit être défaite non seulement pour Bill Cosby, mais pour le pays", a affirmé Camille Cosby, 74 ans, épouse de Bill Cosby depuis 1964, dans une longue déclaration publiée par les médias américains et sur la page Facebook de l'acteur.

Les médias accusés. Camille Cosby accuse longuement les médias, qui ont "diabolisé" son mari et "accepté sans sourciller" les allégations de ses accusatrices. "Depuis quand tous les accusateurs disent-ils la vérité ?", s'est-elle insurgé, avant d'invoquer plusieurs exemples historiques où des Noirs ont été condamnés sur la base de faux témoignages. Elle accuse la justice populaire d'avoir dégénéré en "lynchage", poussant à l'annulation des représentations du comédien et au retrait de ses multiples diplômes honorifiques.

Le procureur dans son viseur. Elle s'en prend aussi à Kevin Steele, procureur du comté de Montgomery qui a relancé l'affaire en 2015, réclamant "une enquête criminelle" sur celui dont le principal objectif serait de faire son auto-promotion. Elle accuse aussi Andrea Constand - sans la nommer - de "parjure" lors du procès. La condamnation de Bill Cosby lors de ce second procès - le premier en 2017 s'était soldé par une annulation - a été célébrée par les dizaines de femmes qui affirmaient qu'il les avait sexuellement agressées au fil des années. Elle a aussi été saluée par le mouvement #MeToo né de l'affaire Weinstein comme une première victoire contre les hommes de pouvoir.