La Femen tunisienne est chez ses parents

Amina, 19 ans, a publié des photos d'elle seins nus, à la manière des Femen.
Amina, 19 ans, a publié des photos d'elle seins nus, à la manière des Femen. © Capture Facebook
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Amina, 19 ans, était introuvable. Elle serait en réalité retenue chez elle par sa famille.

Ses photos seins nus avaient provoqué la colère des islamistes. Amina, une jeune Tunisienne a fait scandale à la mi-mars en publiant des clichés d’elle à la manière des Femen, ces féministes connues à travers le monde pour leurs actions "choc". Introuvable depuis plusieurs jours, des rumeurs la disaient hospitalisée dans un établissement psychiatrique. Elle serait en réalité retenue chez elle par sa famille, dans un village éloigné de Tunis, rapporte Marianne.

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"Fragilité psychologique" invoquée. La journaliste de Marianne qui s’est rendue en Tunisie a pu s’entretenir avec la jeune femme, en présence de sa famille qui l’aurait enlevée alors qu’elle était hébergée par des amis. Invoquant une "fragilité psychologique", sa famille lui fait ingérer des médicaments. "Elle est soignée pour des problèmes psychologiques, elle n’est pas responsable de ses actes, elle a fait ça sur pression, elle est influençable comme une enfant", assure l’un de ses oncles.

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"Je ne peux pas communiquer avec l’extérieur". Amina, elle, assure n’avoir subi aucune influence pour publier les photos. Elle raconte à la journaliste de Marianne que ses parents sont d’abord venus la chercher. Puis, "mon cousin, lui, m’a frappé devant le café pour m’emmener. Il a cassé la puce de mon téléphone". Aujourd’hui, elle ne "peut pas communiquer avec l’extérieur". "Je suis fatiguée, on me donne des anti-dépresseurs ", confie-t-elle. Ce qu’elle veut : reprendre ses études. "Je ne me sens pas libre. Je souhaite pouvoir retéléphoner librement à mes amis. Me connecter à Internet. Retourner au lycée", énumère la jeune femme.

Un vaste mouvement de soutien. La page Facebook des Femen de Tunisie donne par ailleurs quelques nouvelles d’Amina, qui n’est "ni en sécurité, ni libre". Le soutien à la jeune femme s’est organisé via les réseaux sociaux. Des photos de femmes seins nus avec des messages écrits sur le corps circulent ainsi sur Facebook, comme le cliché de cette femme qui se dit musulmane et écrit avoir "enlevé son abaya [la robe islamique traditionnelle] pour Amina".