La famine menace au Soudan du Sud

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avec AFP , modifié à
CATASTROPHE EN VUE - La guerre dure depuis trois mois. Les stocks de nourriture sont en baisse et il est impossible de planter en prévision de la prochaine saison des pluies.

L'INFO. Le Soudan du Sud, ravagé depuis trois mois par la guerre, est menacé de famine. C'est le message d'alerte des envoyés spéciaux européen et américain lors d'un sommet sur la crise, qui se tient jeudi à Addis Abeba, en Ethiopie.

"Le spectre de la famine". Le non respect par les belligérants du cessez-le-feu signé fin janvier a "conduit à des milliers de morts supplémentaires et à une dégradation de la situation humanitaire, le Soudan du Sud faisant face à une possible famine", a dénoncé Donald Booth, l'envoyé spécial des Etats-Unis.

"Si les choses continuent, le spectre de la famine menace", a renchéri Alexander Rondos, représentant de l'Union européenne (UE) pour la Corne de l'Afrique. "Les pluies arrivent, et si personne ne peut aller planter (les champs), il n'y aura pas assez de stocks (de nourriture) dans quelques mois".

900.000 déplacés. Le jeune pays, créé en 2011 après avoir fait sécession du Soudan, survit sous perfusion onusienne. L'ONU, dont des stocks entiers de son Programme alimentaire mondial (PAM) ont été pillés dans le pays, a déjà averti que les combats risquaient d'empêcher des récoltes cruciales. Or la situation humanitaire est déjà désastreuse dans le pays.

Le conflit sud-soudanais, qui a fait des milliers de morts et près de 900.000 déplacés, avait éclaté le 15 décembre dans la capitale Juba. Il s'est rapidement étendu à d'autres régions du pays. Alimenté par une vieille rivalité politique, le conflit oppose le président sud-soudanais Salva Kiir à son ex-vice-président Riek Machar, limogé en juillet 2013.

Mais les affrontements ont aussi pris une dangereuse tournure ethnique, avec des massacres entre les deux principales communautés du pays - les Dinka de Salva Kiir et les Nuer de Riek Machar.

Malgré le cessez-le-feu, les problèmes de fonds n'ont jamais été réglés et la trêve n'a depuis cessé d'être violée. "Les combats montrent seulement que les parties ne cherchent pas sérieusement à mettre fin à la guerre", a dénoncé à Addis Abeba Seyoum Mesfin, négociateur en chef pour l'Igad.

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