La difficile recherche des boîtes noires du vol MH370

Le temps presse pour retrouver les boîtes noires du Boeing qui s'est abîmé dans le sud de l'océan Indien.
Le temps presse pour retrouver les boîtes noires du Boeing qui s'est abîmé dans le sud de l'océan Indien. © REUTERS
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et Ariane Lavrilleux , modifié à
LA COURSE CONTRE LA MONTRE - Le temps presse pour retrouver l’épave et les boîtes noires de l'avion du vol MH370 de Malaysia Airlines, abîmé dans l’océan Indien.

L’INFO. Une course contre la montre s’est engagée dans le sud de l’océan Indien. Les autorités malaisiennes ont annoncé lundi que le Boeing de Malaysia Airlines disparu il y a 17 jours s’était bien abîmé dans cette zone reculée, à des milliers de kilomètres de sa trajectoire prévue. D’importants moyens ont été engagés pour tenter de retrouver l’épave et les boîtes noires de l’avion. Mais ces recherches s’annoncent difficiles, comme celles des boîtes noires du vol AF447 Rio-Paris au milieu de l’Atlantique. Et le temps presse.

Un signal émis pendant quinze jours. D’ici quinze jours, les balises des boîtes noires de l’avion ne transmettront plus aucun signal. Impossible donc pour les sonars des navires partis à leur recherche de les entendre. C’est pour cela que les Etats-Unis ont dépêché dans la zone un système ultrasophistiqué pour tenter de localiser les précieux enregistreurs de vol. Ce "système de localisation remorqué", qui pèse 35 kilos, est attaché au bout d’un câble remorqué par un bateau et peut capter un signal enfoui jusqu’à 6.000 mètres de profondeur. Mais dans l’océan Indien, la profondeur peut atteindre jusqu’à 8.000 mètres. Il n’est donc pas certain que l’appareil réussisse à localiser les boîtes noires à temps.

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"Mission impossible". Si rien n’est trouvé d’ici quinze jours, les recherches entreront dans une autre phase, encore plus compliquée. Selon Bernard Chabbert, le consultant aéronautique d’Europe 1, après la fin de la transmission du signal des boîtes noires, ce sera même "mission impossible". Les enquêteurs pourront cependant s’appuyer sur le précédent de la catastrophe du Rio-Paris et utiliser les mêmes techniques que celles qui avaient permis de retrouver l’épave du vol AF447 dans l’Atlantique en 2011, deux ans après le crash. A l’époque, une étude de la dérive des débris de l’avion n’avait pas permis de retrouver l’avion.

Des petits sous-marins. En revanche, l’envoi de "Remus", des petits sous-marins jaunes, avait permis de retrouver l’épave en quelques jours. Robert Soulas, président de l’association des victimes du crash du vol AF447, explique sur Europe 1 que ces appareils sont équipés de "caméras embarquées" et sont capables de mesurer "la topologie des lieux, du fond marin". Les "Remus" peuvent "descendre très profond", jusqu’à 4.000 mètres dans le cas du Rio-Paris. C’est ainsi que les boîtes noires de l’appareil d’Air France ont pu être découvertes et ont pu livrer des informations précieuses sur les derniers instants du vol.

Un sous-marin qui pourrait être utilisé pour retrouver le Boeing de Malaysia Airlines

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Des vents et des courants très forts. Mais le vol MH370 présente des difficultés supplémentaires. La position du vol AF447 était connue dix minutes avant son crash, mais pour le Boeing de Malaysia Airlines, "la dérive des débris s’est effectuée sur deux semaines", relève Robert Soulas. "Les débris ont pu dériver avec le vent, le courant", très puissants dans le sud de l’océan Indien, abonde Bernard Chabbert, estimant que la zone de recherches de l’épave "fait à peu près les dimensions de la France".

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