La dette grecque, casse-tête européen

La zone euro ne parvient pas à s'extirper de la crise de la dette grecque.
La zone euro ne parvient pas à s'extirper de la crise de la dette grecque. © Reuters
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avec agences , modifié à
Un an après l'aide de l'UE et du FMI, la Grèce ne s'en sort pas. Etat des lieux.

Quel était le contexte au moment du déclenchement l'aide ? En mai 2010, la Grèce obtenait de l'Union européenne et du Fonds monétaire international un plan de prêts de 110 milliards d'euros sur trois ans. Une aide d'urgence accordée en échange d'un plan d'austérité drastique visant à réduire le déficit grec. Le but ? Permettre à la Grèce de sortir de la spirale infernale du surendettement et éviter à Athènes d'emprunter sur les marchés pour "boucler ses fins de mois" pour pouvoir payer ses fonctionnaires par exemple.

Quelle est la situation un an après ? Le pays est loin de s'être remis sur pieds. Alors qu'en 2010, la dette grecque représentait déjà 110% du PIB. Elle devrait atteindre 152% du PIB fin 2011, d'après les prévisions du FMI. Or, pour respecter les critères retenus par le traité de Maastricht, l'endettement de l'Etat grec devrait être compris entre 3 et 60%. La situation est telle qu'une faillite de la Grèce est désormais évoquée.

Pourquoi la Grèce n'arrive t-elle pas à s'en sortir ? L'explication est, en partie, à chercher du côté de l'euro. Dans le reste du monde, lorsqu'un pays est en aussi mauvaise posture que la Grèce, sa monnaie dégringole ce qui entraîne un sursaut de compétitivité. Mais la monnaie grecque n'est autre que l'euro, l'une des monnaies les plus fortes au monde... Difficile dans ces conditions de rebondir, d'autant que le pays est plombé par les sévères mesures d'austérité.

Y aura t-il un second plan d'aide européen ? Pour éviter que l'Etat grec ne devienne insolvable, et pour permettre aux Européens de se "substituer aux marchés en 2012", un deuxième plan de soutien européen est désormais envisagé. Le chef de la zone euro Jean-Claude Juncker a d'ailleurs reconnu samedi que la Grèce avait besoin d'un "programme d'ajustement supplémentaire". La Grèce a d'ailleurs déjà obtenu de pouvoir rembourser pendant une période plus longue que prévu _sept ans et demi au lieu de trois_ les 110 milliards d'euros de prêts, et à un taux d'intérêt revu à la baisse.

Un rééchelonnement d'une partie de la dette est-il possible ? Officiellement, il n'en est pas question. Mais la presse grecque croit savoir que les pays de la zone euro ont examiné cette possibilité à hauteur de 65 milliards d'euros. Un éventuel rééchelonnement qui pourrait aller de paire avec un report de deux à quatre ans des objectifs de réduction du déficit public. Avantage d'un tel scénario ? Offrir aux créanciers de la Grèce des taux d'intérêt plus élevés à long terme en échange de l'octroi à Athènes d'une "période de grâce" de deux ans pendant laquelle la Grèce ne paierait pas d'intérêts.

La Grèce peut-elle sortir de l'euro ? Ce "scénario imaginaire" n'aurait à aucun moment été discuté, selon le Premier ministre grec, Georges Papandreou. Plusieurs autres responsables européens ont également démenti. C'est un journal allemand qui a mis le feu aux poudres en évoquant cette éventualité. La rumeur d'une réunion en ce sens vendredia semé un début d'affollement sur les marchés

Ce scénario de l'extrême séduirait tout de même un tiers des grecs, selon un sondage. Leur logique ? Pour se débarrasser de la tutelle UE-FMI, accusée d'entretenir la récession, ils seraient prêts à sortir de l'euro, et dévaluer la monnaie. Beaucoup manifesteront en ce sens mercredi, jour de grève générale contre l'austérité.