La Chine achète (aussi) le porc français

En Chine, des entreprises françaises livrent des élevages de porcs clé en mains.
En Chine, des entreprises françaises livrent des élevages de porcs clé en mains. © REUTERS
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A-J. C. et François Coulon , modifié à
REPORTAGE - Des Français livrent des élevages clés en main aux Chinois.

La visite. Le "made in France" que François Hollande va défendre en Chine jeudi et vendredi, c’est le nucléaire ou l’automobile. Mais c’est aussi l’agriculture. Dans ce domaine auquel on pense moins, la France est en pointe et les professionnels du secteur sont déjà capables de vendre des élevages clés en main, livrés surplace.

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>> Europe 1 s'est rendu à Trémeur, dans les Côtes d’Armor, où la PME I-Tek, spécialisée dans l’élevage porcin, explique comment elle exporte en Chine.

En trois ans, I-Tek, 80 salariés et 12 brevets européens, a réussi à séduire le richissime Monsieur Wang et lui vendre un premier élevage clés en main à Ramdan, au sud de Pékin. "On a installé un élevage complet de 750 truies avec toute notre technologie", décrit Pierre Lesnard, le directeur général de la PME.

"Une fierté de pouvoir vendre aux Chinois"

L’ensemble du matériel a été envoyé en Chine dans 70 containeurs. Les bêtes, elles, ont été expédiées par avion. "La génétique française, c’est quand même une des meilleures au monde. Aujourd’hui une truie fait 15 porcelets, ce qui est énorme, alors qu'eux, ils en sont à neuf ou dix", souligne Pierre Lesnard, qui vend chaque truie 2.000 euros.

10 millions d’euros en 2013. "C’est en fait 40 ans d’expérience que nous avons vécu ici en France et qui vont leur bénéficier pratiquement du jour au lendemain", souligne le patron de la PME. "Pour moi c’est une fierté de pouvoir vendre aux Chinois", ajoute-t-il, assurant ne pas craindre les contrefaçons : "ils ne peuvent pas copier un savoir-faire de 40 ans".

L’épidémie de peste porcine a permis à I-Tek de faire son entrée sur un marché chinois avide de sécurité alimentaire. Grâce au premier producteur mondial de cochons, la PME bretonne a signé pour 10 millions d’euros de contrats en 2013. Pour 2014, elle devrait en signer le double.