La Belgique retient son souffle

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Hélène Favier , modifié à
Après des crises à répétition, les élections de dimanche sont décisives pour l'avenir du pays.

Depuis trois ans le pays est ballotté d'une crise à l'autre, d'un gouvernement à l'autre. Dimanche, 7,7 millions de Belges divisés sur des questions linguistiques, ont commencé à se rendre aux urnes pour des élections législatives anticipées. Des élections clés pour l'avenir du pays.

Ces élections interviennent après la désintégration, fin avril, de la fragile coalition gouvernementale du Premier ministre chrétien-démocrate flamand Yves Leterme, un an avant son terme normal. En cause : la décision du parti libéral flamand de claquer la porte du gouvernement, lassé de l'impasse des négociations sur la remise en cause des droits électoraux et linguistiques spéciaux accordés aux francophones vivant dans la banlieue flamande de Bruxelles.

Les séparatistes flamands en tête

Après une campagne une nouvelle fois dominée par le dossier communautaire, les instituts de sondage créditent depuis plusieurs semaines les séparatistes flamands de la Nouvelle alliance flamande (N-VA) de 26% des intentions de vote en Flandre, ce qui en ferait vraisemblablement le premier parti du pays, loin devant les partis de gouvernement traditionnels en Flandre.

Or cette victoire annoncée du N-VA promet de longues négociations en vue de former une coalition gouvernementale.

Encore de longues négociations attendues

Pourtant, la Belgique peut difficilement prolonger la période de trois ans d''immobilisme ouverte avec le triomphe d'Yves Leterme aux législatives de juin 2007. La répétition du scénario qui avait vu le pays vivre sans gouvernement entre juin et décembre 2007 pourrait cette fois avoir de sérieuses conséquences politiques et économiques.

A court terme, les économistes estiment que la Belgique dispose de nombreux atouts pour faire face à la situation mais, disent-ils, les investisseurs pourraient commencer à devenir plus nerveux à partir de septembre si aucun gouvernement n'est en place.

Sur un plan plus politique, la Belgique prend la tête de l'Union européenne à partir du 1er juillet et si aucun dysfonctionnement pour la bonne marche des institutions communautaires n'est attendu, l'image d'instabilité renvoyée au monde pourrait avoir elle aussi des conséquences négatives.