L'Osphéna, un "viagra" féminin ?

L'Osphena, présenté comme un "Viagra" pour femme, vient d'obtenir l'autorisation de l'agence américaine du médicament, la Food and Drug Administration (FDA).
L'Osphena, présenté comme un "Viagra" pour femme, vient d'obtenir l'autorisation de l'agence américaine du médicament, la Food and Drug Administration (FDA). © Reuters
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Le médicament, censé faciliter la libido des femmes ménopausées, a été autorisé aux États-Unis.

L'INFO. S'agit-il de la version féminine de la célèbre pilule bleue ? L'Osphena, présenté comme un "Viagra" pour femme, vient d'obtenir l'autorisation de l'agence américaine du médicament, la Food and Drug Administration (FDA). Il va pouvoir être mis en vente dans les pharmacies américaines en toute légalité. Le médicament est indiqué pour les femmes ménopausées, qui souffrent de dyspareunie, c’est-à-dire de fortes douleurs lors des rapports sexuels, liées à une sècheresse vaginale.

Pas vraiment du "viagra". Mais ce traitement est en réalité abusivement assimilé au Viagra, qui agit sur une mécanique (les fonctions érectiles), précise le site Pourquoi-docteur. L'Osphena contient, pour sa part, des œstrogènes, qui permettent d’assouplir les tissus et d’augmenter les sécrétions. "L’Osphena rend donc les rapports moins douloureux et les femmes éprouvent moins d’appréhension. En ce sens,  il peut agir de manière indirecte sur la libido. Mais il n’a aucun effet sur la composante psychologique du désir", décrypte le site spécialisé du Nouvel observateur.

Un médicament dangereux ? "La prescription d’œstrogènes doit faire l’objet d’une surveillance médicale continue", poursuit Pourquoi-docteur. Et d'enchaîner : "le traitement peut, en effet, engendrer des effets secondaires, comme la formation des caillots sanguins." Et ce n'est pas le seul risque encouru par les consommateurs. Les œstrogènes, à trop forte dose, augmentent également les risques d’arrêt cardiaque, de cancer du sein et d’accident cardio-vasculaire, comme le détaille Slate, citant la Women’s Health Initiative de l’Institut national de la santé américain. Et selon le site féminin Jezebel, les femmes testées avant le feu vert de la FDA se sont avérées 14 fois plus enclines à avoir des infections urinaires.

Et pas (si) utile? Par ailleurs, le traitement ne concerne pas autant de monde que ne le prétend la compagnie pharmaceutique Shionogi, qui le commercialise. D'après elle, la moitié des 64 millions d’Américaines ménopausées en ont besoin pour retrouver leur libido. Mais, pour l’obstétricienne-gynécologue et bioéthicienne Lorena Wissner-Greene citée par Slate, "seules 10% des femmes qui ont eu la ménopause ont réellement besoin d’un traitement". Les autres, bien que ménopausées, ne seraient pas atteintes de dyspareunie. Selon la spécialiste, le laboratoire "fait de la propagande avec le dysfonctionnement sexuel féminin et diffuse de fausses informations".