L’Irlande force une jeune femme violée à accoucher

Une femme de 18 ans qui avait été violée a été forcée d’accoucher par la justice irlandaise (photo d'illustration)
Une femme de 18 ans qui avait été violée a été forcée d’accoucher par la justice irlandaise (photo d'illustration) © Reuters
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JUSQU'AU BOUT - Âgée de 18 ans, la jeune fille n’a pas eu le droit d’avorter. Elle a entamé une grève de la faim et la justice a ordonné qu’elle soit nourrie de force.

L’INFO. Le cas de cette jeune fille a mis l’Irlande en émoi. Une femme de 18 ans qui avait été violée a été forcée d’accoucher par la justice irlandaise, dans un pays dans lequel l’avortement est toujours illégal, même en cas de viol.

Le journal irlandais Irish Times revient sur son histoire. D’origine étrangère, elle découvre avec effroi à son arrivée en Irlande qu’elle est enceinte de l’homme qui l’a violée dans son pays d’origine. Elle a immédiatement exprimé sa volonté de mourir plutôt que de porter cette enfant, mais n’a pas pu avoir accès à un avortement.

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En grève de la faim. Par manque d’argent, elle n’a pas pu se rendre en Grande-Bretagne pour mettre fin à sa grossesse et a tenté de se suicider à 16 semaines de grossesse. Plus tard, la jeune femme a été admise à l’hôpital après avoir une nouvelle fois exprimé sa volonté de mettre fin à ses jours. Après 24 semaines de grossesse, elle a entamé une grève de la faim et de la soif.

Après l’expertise de deux psychiatres et d’un obstétricien, la justice irlandaise a ordonné qu’elle soit nourrie de force afin qu’elle mène sa grossesse à son terme. "Ils ont dit que la grossesse était trop avancée. Ils ont dit que partout dans le monde, aux Etats-Unis, partout, il fallait que j’accouche par césarienne", a confié la jeune femme au Irish Times. En Grande-Bretagne, l’avortement est légal jusqu’à 24 semaines de grossesse, notamment si la poursuite de la grossesse présente un risque vital pour la femme enceinte.

L’accouchement s’est déroulé au mois d’août, raconte le journal, et le bébé est toujours hospitalisé sans que sa mère ait voulu le voir. "La cicatrice (de la césarienne, ndlr.) sera toujours là. Cela sera toujours un souvenir. Je souffre toujours", raconte la jeune fille, dont l’identité n’a pas été dévoilée. "Je ne sais pas si ce qui m’est arrivé est normal", continue-t-elle en ajoutant : "Je veux juste que justice soit fait, et pour moi, cela est de l’injustice".

En 2012, une jeune femme était morte après s’être vue refuser un avortement en Irlande. Un an après, le Parlement irlandais a autorisé l'IVG en cas de danger pour la mère, et uniquement dans ce cas.

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