L'Egypte scotchée au procès Moubarak

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avec agences , modifié à
L’Egypte entière a suivi les premières heures du procès de son ancien président.

A 10 heures mercredi matin, le temps s’est comme arrêté dans les rues du Caire. A l’heure prévue s’est ouvert le procès de Hosni Moubarak, retransmis en direct à la télévision. Une immense partie de l’Egypte a alors cessé toute activité pour suivre l’audience, près de six mois après avoir poussé le "raïs" au départ. Les cafés disposant d’un poste de télévision étaient pris d’assaut, personne ne voulant manquer une miette du procès. Des centaines de personnes se sont aussi agglutinées devant les écrans géants disposés autour du tribunal.

Les Egyptiens ont pu voir, stupéfaits, l’arrivée de Hosni Moubarak au tribunal, pour sa première apparition publique depuis son départ, le 11 février dernier. L’homme, visiblement affaibli, s’est montré dans un lit d’hôpital en prenant place dans la cage des accusés, à côté de ses deux fils Alaa et Gamal, de l’ancien ministre de l’Intérieur Habib el-Adli et de six responsables de la sécurité, également jugés.

Heurts aux abords du tribunal

Autour du tribunal, des heurts ont eu lieu entre pro et anti Moubarak, qui se sont lancé des pierres. Bilan : une cinquantaine de blessés, malgré la présence d’un millier de policiers et de militaires aux abord de l’école de police, où se déroulait l’audience. Des barbelés avaient même été placés devant le bâtiment.

Sur la place Tahrir, où s’est jouée la révolte, la sécurité a également été renforcée. Des policiers anti émeutes et des soldats ont été déployés et des dizaines de camions de police sont garés à proximité.

Sur Internet, les Egyptiens y sont allés de leurs commentaires sur l’audience, majoritairement hostiles à Hosni Moubarak. Beaucoup ont critiqué l’apparence malade de l’ancien président, que certains considèrent comme une tactique pour échapper au procès. "Moubarak ne s’est jamais préoccupé de l’âge ou de la condition médicale de qui que ce soit, pourquoi le devrions-nous ? " demande @MonaArif sur Twitter.

"Une farce"

D’autres, comme l’avocat défenseur des droits de l’homme @rago_lega dénonce "une farce complète". "De quel droit les avocats de la partie civile et les familles ne sont-ils pas autorisés à entrer dans la salle et à assister au procès ???"

Certains se sont également offusqués de voir des représentants de la sécurité serrer la main des accusés. "Les Moubarak ne sont pas traités comme des personnes accusées de meurtre et de corruption. On continue à les traiter comme des dirigeants", s’offusque @NoraShalaby, une archéologiste égyptienne.

La prochaine audience doit avoir lieu de 15 août.