L'armée accentue la répression en Syrie

Les troupes de Bachar al Assad, appuyées par des chars, entrent à Deraa.
Les troupes de Bachar al Assad, appuyées par des chars, entrent à Deraa. © REUTERS
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Hélène Favier avec agences , modifié à
Le régime a envoyé des renforts mardi à Deraa au lendemain d'une répression qui a fait 25 morts.

Le régime syrien ne relâche pas la pression sur Deraa. L'armée a envoyé mardi des renforts sur la ville, et tirait sur les habitants et une mosquée, au lendemain de son entrée en force dans Deraa pour mater la contestation, faisant au moins 25 morts.

Depuis lundi et la reprise en main par le régime des foyers de contestation, près de 500 militants pro-démocratie ont été arrêtés par les forces de sécurité syriennes, notamment à Deraa, rapporte mardi l'ONG indépendante Saouasia.

Une vingtaine de morts à Deraa

Des milliers de soldats syriens appuyés par des chars étaient déjà intervenus la veille, dans cette ville du sud du pays, pour mater la contestation qui y a débuté le 18 mars. Citant des sources à Deraa, Amnesty International estime que le bombardement de la ville par des tanks de l'armée a fait 23 morts. L'organisation internationale demande au président Bachar al Assad de laisser passer l'aide humanitaire et dénonce "une réaction brutale aux demandes du peuple".

Le site proche de l'opposition Shaam Newsa posté plusieurs vidéos sur YouTube faisant état des violences et de la brutalité de la répression à Deraa :

Deraa n'a pas été la seule ville du pays ciblée par les forces du régimes qui ont également bombardé la périphérie de Damas, Douma et Mouadhamiya, ouvrant le feu et procédant à des arrestations.

"En ayant recours à l'usage de l'artillerie face à son propre peuple, le gouvernement syrien montre sa détermination à réprimer les manifestations pacifiques à n'importe quel prix, quel qu'en soit le prix pour les Syriens", estime Malcolm Smart, directeur du département du Moyen Orient d'Amnesty International.

1982 - 2011, deux situations différentes

"Le régime a choisi de faire preuve d'une violence excessive. Cela a fonctionné en 1982 mais rien ne garantit que cela fonctionnera à l'époque d'internet et des vidéos des téléphones portables", renchérit cependant un haut diplomate, faisant référence à la répression d'un soulèvement populaire dans le ville de Hama qui avait fait 30.000 morts en 1982.

Selon une évaluation établie par des organisations de défense des droits de l'homme, les forces de sécurité syriennes ont tué plus de 350 civils depuis le début du mouvement de contestation du régime du président Bachar al Assad, qui a succédé en 2000 à son père, Hafez, au pouvoir pendant 30 ans.