L’Allemagne refait le choix du nucléaire

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Angela Merkel et ses nouveaux alliés libéraux sont parvenus à un accord, qui va à contre-courant des engagements pris en 2000.

En 2000, le chancelier allemand Gerhard Schröder avait engagé son pays sur la voie de la sortie du nucléaire. Moins d’une décennie plus tard, celle qui lui a succédé, Angela Merkel, semble décider à changer de cap. Les conservateurs de la CDU et leurs alliés libéraux du FDP, qui sont en pleines négociations sur un programme commun de gouvernement, ont trouvé jeudi un accord de principe pour prolonger le fonctionnement de certaines centrales nucléaires.

Les 17 centrales nucléaires toujours en service en Allemagne produisent, selon les chiffres officiels, plus d'un quart de l'électricité du pays. Il avait jusqu’alors été décidé de toutes les fermer d’ici à 2020. Le gouvernement Merkel doit encore définir quelles centrales continueront finalement à fonctionner et jusqu’à quand.

Cette confirmation du choix de l’énergie nucléaire figurait dans le programme de campagne des législatives de septembre dernier. Sentant le vent tourner, une centaine de militants anti-nucléaire ont arboré samedi devant la chancellerie un assemblage de banderoles long de 500 mètres pour dissuader la future coalition formée autour d’Angela Merkel d’aller au bout de leur projet.

L’Allemagne n’est pas un cas isolé en Europe. En France, au début de l’année, Nicolas Sarkozy a donné son feu vert à la construction d'un deuxième EPR, le réacteur de troisième génération. En début de semaine, c’est la Belgique qui a annoncé que les trois réacteurs nucléaires les plus anciens du pays allaient être prolongés de 10 ans, soit jusqu’en 2025, afin d’éviter les pénuries d’énergie et de réaliser des économies budgétaires.