Keystone : Washington rejette la demande de suspend de TransCanada

Des barbelés délimitant une zone où pourrait passer le futur oléoduc Keystone aux Etats-Unis.
Des barbelés délimitant une zone où pourrait passer le futur oléoduc Keystone aux Etats-Unis. © Andrew Burton / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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N.M. avec AFP
Pour les Etats-Unis, rien ne justifie une pause dans le projet de cet oléoduc très controversé qui doit partir du Canada.

Les Etats-Unis ont réaffirmé mercredi qu'ils poursuivront leur étude du projet controversé d'oléoduc transfrontalier avec le Canada, Keystone XL, rejetant ainsi la requête lundi de la société TransCanada de suspendre le dossier qui traîne depuis des années.

"Pas tenus de faire une pause". "Nous avons communiqué notre décision de continuer notre étude et nous l'avons communiqué par écrit à TransCanada", a déclaré John Kirby lors de son point de presse. "Nous ne sommes pas tenus de faire une pause, fondée sur la requête du demandeur. Il n'y a pas de fondement juridique à cela", a expliqué le porte-parole. "Il n'y a pas d'obligation de marquer une pause (...) Beaucoup de travail a été fait jusqu'ici et le secrétaire d'Etat veut que ce travail continue", a-t-il insisté.

Environnement. TransCanada avait écrit lundi à John Kerry pour lui demander "d'interrompre l'étude de la demande de permis présidentiel" déposée par la société canadienne en 2008. TransCanada justifiait cette suspension par le dépôt, le 5 octobre, d'un dossier auprès des autorités du Nebraska aux Etats-Unis requérant l'approbation du tracé de l'oléoduc dans cet Etat.  Cette requête a été faite la semaine de l'entrée en fonctions du nouveau Premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui, sans être opposé à Keystone XL, s'est déclaré plus soucieux des enjeux environnementaux et climatiques que son prédécesseur Stephen Harper, ardent défenseur de l'oléoduc.

1.900 kilomètres de pipeline. Le projet Keystone XL, long de 1.900 kilomètres, dont 1.400 aux Etats-Unis, vise à transporter le pétrole canadien des sables bitumineux de l'Alberta jusqu'au centre des Etats-Unis, dans le Nebraska. Le dossier est emblématique du fossé idéologique qui existe aux Etats-Unis sur l'énergie et l'environnement. Pour les conservateurs, et quelques démocrates des régions concernées, le chantier est synonyme d'emplois et d'indépendance énergétique. Les démocrates, à l'inverse, souhaitent le refus du permis de construire au nom de la lutte contre le changement climatique et de la protection de l'environnement.