Kampusch : "j’ai toujours peur des gens"

© MAX PPP
  • Copié
Amélie Bertrand , modifié à
A l’occasion de la sortie de son livre 3.096 jours, Natascha Kampusch s’est confiée au JDD.

Natascha Kampusch s’était faite discrète dans les médias depuis sa libération le 23 août 2006. Quatre ans après la fin de sa séquestration, elle a publié en septembre son autobiographie, 3.096 jours, racontant en détail ses huit années de captivité. Elle s’est pour l’occasion confiée au Journal du Dimanche, dans une interview à paraître samedi.

"Je ne suis pas totalement libre"

Si Natascha Kampusch fait preuve d’un grand discernement sur ses rapports avec son ravisseur, Wolfgang Priklopil, et ses années de captivité, elle reste toujours profondément meurtrie par cette épreuve. "J’ai toujours peur des gens qui s’approchent trop près de moi, je suis méfiante", confie-t-elle. "Je ne suis pas totalement libre de mes mouvements, j’ai encore peur de l’extérieur".

La médiatisation qu’elle a subie n’a fait qu’accentuer ce sentiment. "Cette brutale notoriété, je la vis comme un second rapt. Je suis tombée dans une nouvelle prison". Natascha Kampusch se cherche encore. "Ce qui me manque essentiellement, c’est la confiance en moi, et le sentiment d’innocence", explique-t-elle dans une interview diffusée dans le magazineSept à Huit, dimanche à 18h50 sur TF1.

"On a jugé que je ne suis pas à plaindre"

Après sa libération, la jeune femme a essayé de reprendre une vie normale. Et donc de travailler. Emissions de télévision, livre… Natascha Kampusch a pu amasser beaucoup d’argent, ce qui n’a pas manqué de faire parler. "L’opinion publique en a déduit que ce que j’avais vécu n’était pas si grave que cela, que je ne suis pas à plaindre puisque je gagne de l’argent avec mon histoire", déplore-t-elle.

"Je n’ai pas eu un discours attendu"

Natascha Kampusch revient également dans le JDD sur les critiques, qui n’ont pas manqué de fuser à son égard. Ses propos ambigus sur son ravisseur ("Je porte son deuil d’une certaine manière"), tenus quelques jours après sa libération, avait ainsi choqué une partie de l’opinion. "J’ai réussi à endurer ce que peu de gens auraient réussi à supporter", se défend-elle. "Dans une société manichéenne comme la nôtre, les gens attendent de moi que je dise tout le mal du monde de mon ravisseur pour que l’on puisse identifier en lui le mal. Mais j’ai refusé d’en dresser un portrait horrible".

"Ce livre m’a libéré d’une énorme pression", raconte encore Natascha Kampusch dans une interview accordée au magazine Elle, paru vendredi. "Avec mon refus de rester dans une posture de victime honteuse, je n’ai pas eu un discours attendu".